Les rencontres de sécurité ont permis à tous ceux qui le souhaitaient d’aller à la rencontre des pompiers, gendarmes, policiers nationaux et municipaux, douaniers et des nombreux acteurs impliqués dans notre sécurité au quotidien. Avec actions spectaculaires et messages de prévention à la clé.
Et si le meilleur moyen pour faire de la prévention était de faire une démonstration de répression ? Gendarmerie et police ont donné à voir leur méthodes d’intervention ce samedi matin sur la place de la République avec, en particulier, des interpellations aussi musclée qu’efficaces.
Ce samedi, après une dizaine d’actions menées dans les collèges et les lycées à la rencontre des élèves, les forces de sécurité accueillaient la population pour présenter leurs métiers et peut-être susciter des vocations ou des engagements à l’image du SDIS qui communiquait sur les pompiers volontaires. Et certains stands avaient plus de succès que d’autres. Police et gendarmerie exposaient les armes dont elles disposent : pistolet automatique IG Pro 2022, cougar lanceur de grenades, HK 9mm, fusil à pompe ou Famas, nombreux étaient ceux et celles qui souhaitaient manipuler ces objets qui semblaient tout autant effrayer que fasciner.
Succès également pour le VBRG, le véhicule blindé à roue de la gendarmerie. Il en existe 4 dans le département, deux sur Grande Terre et deux sur Petite Terre. Ce véhicule n’est évidemment pas de sortie si souvent. A Mayotte, nous l’avons principalement vu en action en 2011 pendant le mouvement contre la vie chère pour dégager des barrages et autres barricades.
A Mayotte, il faut l’autorisation du préfet pour que les deux premiers soient engagés sur le terrain et les ordres du Premier ministre pour l’utilisation des deux suivants. 13 gendarmes peuvent prendre place à l’intérieur de l’engin mais ce samedi, les visiteurs avaient la possibilité d’avoir la place de choix : celle de la tourelle qu’ils pouvaient faire pivoter.
La route, toujours plus meurtrière
Au-delà de ces expériences finalement anecdotiques, l’idée était bien entendu de rapprocher les services de la population mais aussi de faire passer des messages. «Même si les stands sur les armes intéressent beaucoup, c’est quelque chose qu’on ne doit pas utiliser. Le message principal est que si tous les acteurs sont présents aujourd’hui, c’est qu’ils ont tous à cœur de travailler sur la prévention», expliquait le préfet Seymour Morsy à l’issue de sa visite sur chacun des stands. La délinquance dans le viseur ou plutôt toutes les délinquances y compris sur la route, l’exposition d’une voiture et de deux roues accidentés étaient là pour le rappeler.
«Nous en sommes à 8 morts sur les routes de Mayotte, c’est déjà deux de plus que l’an dernier et l’année n’est pas finie». Plus de morts et plus d’accidents, sur les routes de Mayotte, les deux roues sont de plus en plus impliqués dans les drames de la route.
«En deux-roues, on n’est pas vu par les voitures, on est un objet roulant non identifié. Mais les conducteurs de deux-roues aussi doivent être responsables : ne pas être sous l’emprise de l’alcool, de drogue, porter son casque et respecter les lignes blanches que ne sont pas faites que pour les 4 roues !» Le préfet indique que les actions en destination des motos et des scooters font parties des priorités données aux forces de police et de gendarmerie.
Les douanes font aussi de la prévention
Mais au-delà des forces de sécurité, d’autres acteurs s’étaient joints à ces rencontres, toujours dans cette optique de prévention. Ainsi Total évoquait tout ce qui peut s’enflammer tandis que les douanes démontraient qu’acheter des objets moins chers mais ne répondant pas aux normes, peut coûter beaucoup plus : un câble électrique non conforme, ça peut être un risque d’incendie ; une peluche non homologuée, c’est une enfant qui peut s’étouffer.
Présente également la brigade nature, qui achève la phase de réarmement de ses agents pour reprendre activement ses missions de lutte contre le braconnage des tortues au début 2015.
Un hélico pour toutes les missions
Le clou de la matinée fut la démonstration d’une opération d’hélitreuillage d’un blessé. Pour l’occasion, un plongeur de la gendarmerie jouait le rôle de la personne à secourir. Une façon de rappeler que si la gendarmerie l’utilise pour des missions de répressions et en particulier de lutte contre l’immigration clandestine, il aussi le seul hélicoptère de Mayotte et il vient donc en appui de nombreuses opérations de secours, en mer comme dans des zones isolées de notre département. «Nous voulions démontrer que nous formons un tout et que nous travaillons tous ensemble au service de la population», soulignait le lieutenant Cathy Platel, encore responsable pour quelques semaines du Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (CODIS).
RR
Le Journal de Mayotte