Une Ecole supérieure du professorat pour élever l’enseignement

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La vice-recteur a annoncé aux enseignants réunis en groupe de travail la création d’une Ecole Supérieur du Professorat et de l’Education qui va participer à rehausser le niveau d’enseignement à Mayotte.

Actuellement, Mayotte dispose d'un Centre Universitaire de Formation et de Recherche, à Dembéni
Actuellement, Mayotte dispose d’un Centre Universitaire de Formation et de Recherche, à Dembéni

Jeudi dernier s’est tenu à la demande de Nathalie Costantini, la vice-recteur, un Groupe de Travail portant sur l’attractivité des enseignants à Mayotte. Un thème de longue haleine mais qui produit déjà ses effets puisqu’a été annoncé la mise en place d’un concours de recrutement externe de professeurs des écoles.

Pour comprendre l’avancée, il faut savoir que les enseignants du premier degré étaient recrutés selon trois voies à Mayotte, adaptées aux compétences locales : les instituteurs d’Etat recrutés à Mayotte par un concours interne, par un concours externe, tous deux de niveau Bac+2, et le concours interne de professeur des écoles, de niveau supérieur puisqu’il fallait avoir exercé comme instituteur pendant 3 ans.

En proposant un concours externe de niveau master 2, le vice-rectorat accroît d’un coup les exigences de compétence, et implique par voie de conséquence, la mise en place d’une Ecole Supérieur du Professorat et de l’Education (ESPE), qui ont remplacé les IUFM en France. Mayotte, qui n’est pas une académie, dispose pour l’instant d’un CUFR. « C’est une grande nouvelle pour le territoire ! », commente le syndicat d’enseignants SE UNSA.

Travailler en confiance

Nathalie Costantini
Nathalie Costantini

Ce qui n’ira pas sans quelques difficultés ainsi que l’entrevoit le secrétaire général du syndicat, Eric Hourcade, « surtout en matière d’accompagnement en Master 1 et 2 au début, mais cela va dans le bon sens ».

Une avancée obtenue par la vice-recteur au ministère des Outre-mer en début de semaine dernière. Ce concours externe pourrait être mis en place dès l’année prochaine.

Le Groupe de Travail, réuni à la demande de Nathalie Costantini, « pour développer une réflexion locale avec toutes les organisations syndicales et remonter les propositions au ministère », explique Eric Hourcade, a fait part de son inquiétude quant aux multiples revirements de Paris : « il faut restaurer la confiance. Nos collègues avaient obtenu l’assurance que la prolongation de leur contrat se ferait sous les anciennes conditions, alors qu’il y a eu rétropédalages depuis. Ils se sentent trahis ».

Mayotte, tremplin pour les jeunes enseignants

Eric Hourcade menait cette semaine la grève des enseignants pour le retour à l'académie d'origine
Eric Hourcade menait cette semaine la grève des enseignants pour le retour à l’académie d’origine

Ce ne sont pas les conditions financières qui sont en cause pour lui, « il faut bien que nous contribuions aussi à l’effort national », mais un manque de confiance. Ils viennent d’avoir l’assurance orale de la vice-recteur d’un retour dans leur académie d’origine, « nous attendons la note de service écrite », une disposition valable jusqu’en 2017. « Le groupe de travail doit se projeter sur l’attractivité postérieure à cette date ».

Dans cette même logique, l’organisation syndicale a proposé que Mayotte serve de tremplin de carrière pour les jeunes enseignants avec un calcul de l’ancienneté de poste dès l’arrivée sur le territoire, « elle est actuellement remise à zéro lorsqu’on change d’établissement scolaire à Mayotte », et avec des inspections plus fréquentes.

Enfin, SE UNSA a demandé que les non titulaires, « ils sont 700 à Mayotte et de plus en plus recrutés hors du territoire », puissent bénéficier des même mesures d’attractivité, avec prise en charge d’un billet d’avion et d’un déménagement et une véritable préparation au concours interne.

Une évolution vers le haut qui va directement bénéficier aux élèves.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

 

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