L’Etat investit moins à Mayotte… mais pour quoi faire ?!

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L’Etat investit moins dans ses Outre-mer qu’en métropole, et Mayotte est particulièrement touchée, comme le dénonce la FEDOM. En cause, la sous utilisation des moyens, mais qui en est aussi la conséquence…

"Quand l'argent est là, il n'est pas dépensé", avait indiqué François Hollande
« Quand l’argent est là, il n’est pas dépensé », avait indiqué François Hollande

Nos confrères réunionnais se font l’écho de la visite de Jean-Pierre Philibert, président de la FEDOM, Fédération des Entreprises d’Outre-Mer, dans les deux départements français de l’Océan Indien.

Après ses trois journées passées à Mayotte, il a dénoncé l’absence de fil conducteur dans le développement de l’île. A La Réunion, c’est davantage la morosité qui l’a frappé, « les entreprises réunionnaises n’ont pas le moral, remarque-t-il.

Outre la crise du BTP que connaît également Mayotte, la raison évoquée est la réduction des dotations de l’Etat aux collectivités. Contraction programmée sur l’ensemble du pays pour une économie envisagée de 11 milliards d’euros. Le président de la FEDOM ne s’attend pas à une amélioration de la situation en 2015.

Un argent non dépensé

Jean-Pierre Philibert, président de la FEDOM
Jean-Pierre Philibert, président de la FEDOM© FEDOM

La dépense publique est déjà affectée dans les DOM puisque selon les études, elle est inférieure de 41 à 70% à Mayotte de ce que l’Etat dépense par habitant en métropole. A La Réunion l’écart n’est « que » de 5%, mais il est malgré tout dénoncé par Jean-Pierre Philibert.

La question avait été posée pour Mayotte par notre journal au président de la République lors de son passage : « quand l’argent est là, il n’est pas dépensé », avait rétorqué François Hollande qui avait argumenté en avançant également le déficit de filières porteuses dans le département, « comme pourraient l’être la filière agroalimentaire, le bâtiment pour répondre aux logements insalubres, le tourisme ou la mer »…

Dans certains secteurs, des sommes ont été débloquées par l’Etat, mais toujours pas utilisées, et pour d’autres, leur affectation n’a jamais été contrôlée.

Il faut dire que, comme l’avaient souligné deux sénateurs sur une tribune de Libération, l’Etat a longtemps délaissé Mayotte, et la formation, la compétence et la déficience d’élite s’en ressentent maintenant…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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