Alors que le Projet de loi de finances est en discussion au Parlement, la Fédération des entreprises d’Outre-mer évoque une possible explosion sociale en Outre-mer. Il s’agit d’arracher des avancées encore en cours de discussion.
Lors de son Conseil d’administration mercredi dernier, la Fédération des entreprises d’Outre-mer a fait le point sur la situation économique des Outre-mer.
Cette association dont le siège est à Paris, est composée des organisation patronales, des Fédérations du BTP, des Chambres de Commerce des 5 DOM et des COM, représentants plus de 600 000 salariés.
Les mêmes difficultés ont été recensées, « Combien de dépôts de bilans d’entreprises du BTP ou d’hôtels faudra-t-il pour réveiller les consciences ? », s’interroge notamment la Fédération qui s’alarme sur une possible crise sociale dans les Outre-mer, « beaucoup de chefs d’entreprises insistent sur les tensions sous-jacentes et redoutent une explosion sociale comparable à celle qu’ont connue les Antilles au printemps 2009 ».
Bras de fer
La nouveauté donc, c’est le ton incisif employé par les représentants de la FEDOM, qui appelle « à la mobilisation », surtout « celle de nos 48 élus nationaux, députés et sénateurs, lesquels doivent résolument, avant le vote définitif du Budget 2015, consacrer tous leurs efforts pour que les promesses qui ont été faites soient tenues ».
C’est en réalité un bras de fer qui s’est engagé entre la Fédération et le gouvernement, la première demandant toujours plus de Crédit d’impôt. Il s’agit d’un outil qui remplace la défiscalisation, boosteur d’investissements Outre-mer.
La demande porte notamment sur un Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE). Il est actuellement de 6% pour tout investissement de l’entreprise dans la compétitivité ou l’emploi en métropole. Il sera porté à 9% en Outre-mer, comme annoncé par le président de la République à La Réunion.
Atermoiements à la tête de l’État
Mais François Hollande était allé plus loin, « se prononçant en faveur d’un effort supplémentaire qui porterait le CICE à 12% », reconnaît la ministre des Outre-mer, qui ajoute qu’il faudra vaincre les réticences des services du ministère du Budget, « qui avait accueilli cette proposition avec une certaine froideur »…
De son côté, si le gouvernement consent à faire des efforts, il demande en retour que les entreprises s’engagent sur l’emploi comme le veut le Pacte de responsabilité, « mais comment le pourrions-nous, à ce stade, sans visibilité sur ce que le « Politique » nous réserve ? », répond la FEDOM.
Si elle appelle les parlementaires à s’engager, c’est que se négocie actuellement à l’Assemblée nationale le Projet de Loi de finances sur lequel se sont exprimés de nombreux députés ultramarins, comme notamment Serge Letchimy (Martinique), E. Bareigts, H. Bello, J-C. Fruteau (La Réunion), Ibrahim Aboubacar (Mayotte).
Si ces derniers ont souligné les efforts de la ministre pour avoir obtenu un budget constant pour les Outre-mer dans une période de contraction nationale, « ils ont souligné les marges de progression existantes en matière de logement intermédiaire, de tourisme, ou de soutien administratif aux entreprises, particulièrement en ce qui concerne la tenue des registres de commerce et les délais d’obtention d’un numéro SIRET ou d’un extrait K-Bis ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte