La réponse de la ministre George Pau Langevin hier au député mahorais Ibrahim Aboubacar à l‘occasion de l’examen de la Mission budgétaire allouée aux Outre-mer n’a pas surpris, ce dernier étant à l’origine de cette demande d’accompagnement de l’Etat.
L’enjeu de ce rétablissement des finances communales est important pour le gouvernement. L’arrivée des fonds européens est soumise à la participation Etat-collectivités qui co-financent avec l’Europe. Si Daniel Zaïdani le répète, le Conseil général a retrouvé ses capacités d’investissement, ce n’est pas le cas des communes. L’Etat se voit donc obligé de pallier les déficiences de ces dernières en attendant le retour à l’équilibre de leur budget.
C’est le Contrat de projet Etat-région (CPER) sur 2014-2020 qui va assurer le co-financement. Habituellement autonome, il sera donc étroitement lié au Programme opérationnel retenu, les projets seront les mêmes, la période d’investissement de six ans étant identique. C’est pourquoi le montant du CPER est important.
La ministre s’est voulue rassurante sans donner de chiffre précis : « la part Etat du CPER rapportée au nombre d’habitants y est la plus intense du pays (cinq fois plus élevée que dans l’hexagone et deux fois et demi plus élevées que dans le reste de l’Outre-mer). » Et pour que ces collectivités soient en mesure d’investir, « le gouvernement travaille au rétablissement des finances communales localement ».
Un CPER toujours en négociation, mais les bruits courent qu’il sera en effet inchangé par rapport au précédent, soit 288 millions d’euros.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte