Un jeune Français habitant Trappes et originaire des Comores voulait commettre un attentat suicide au Liban à l’initiative du groupe Etat islamique (EI). Il a décrit à la justice militaire libanaise son parcours qui l’a conduit au Proche Orient.
Il s’appelle Fayez Youssef Boucheran, il a 24 ans. Il a été arrêté le 20 juin dernier à l’hôtel Napoléon, dans le quartier de Hamra à Beyrouth, lors d’une rafle des services de sécurité libanais. Il est accusé d’appartenance à l’EI et de tentative de meurtre avec une ceinture ou une veste explosive.
Originaire des Comores, le jeune homme vivait à Trappes, une ville du département des Yvelines, au sud-ouest de Paris. Dans ses aveux figurant dans l’acte d’accusation, il affirme avoir « étudié la religion chez lui ou aux domiciles de cheikhs » qui habitaient également à Trappes, et qui « l’ont encouragé à accomplir le djihad ». Le jeune Français a raconté au juge qu’il suivait les événements en Syrie, les « crimes commis contre les musulmans ». « J’ai eu la conviction que je devais aller en Syrie pour le djihad, pour Allah et les musulmans », a-t-il dit.
Les réseaux sociaux pour connaître la marche à suivre
Il entre alors en communication via Facebook avec «une personne publiant des écrits sur le djihad» qui lui a donné la marche à suivre pour se rendre en Syrie en passant par l’Allemagne ou l’Espagne pour rejoindre la Turquie, «pour ne pas laisser de traces».
Ne pas partir directement depuis la France semble en effet une décision habile pour le jeune homme alors que l’Hexagone a pris des mesures draconiennes pour empêcher les volontaires au djihad de se rendre en Syrie par la Turquie.
Cette personne lui a indiqué qu’il pouvait, une fois en Turquie, se rendre à Raqa, le fief de l’EI dans le nord de la Syrie. Il suit les consignes, se rend en Allemagne par la route, et de l’aéroport de Francfort il atterrit à Izmir puis va à Gaziantep.
«Mourir en martyr»
Là, il reste 20 jours dans une maison avec d’autres jeunes gens de différentes nationalités où ils font du sport et des études religieuses. Puis direction Raqa.
Il est reçu par Abou Chahid, un responsable de l’EI qui lui demande quel type de djihad il veut mener. «Je veux mourir en martyr dans une opération». Son interlocuteur lui répond : ‘Tu vas pouvoir le faire au Liban en donnant une bonne leçon aux chiites qui combattent les sunnites en Syrie’»… Fayez n’aura donc pas l’occasion de mener son sinistre projet à son terme.
Fayez doit être jugé par le tribunal militaire avec un Saoudien, un Syrien et quatre Libanais tandis que dix autres sont en fuite, dont un autre Français. Il risque la prison à perpétuité.
RR Le JDM
avec Le Journal de l’Ile de La Réunion