Depuis le dépôt de leur préavis de grève du 6 novembre, les agents de la collecte des déchets de la commune de Koungou n’ont pas bougé. C’est bien ce qui pose problème d’ailleurs, la mairie ayant dû faire appel à une société privée.
Ils avaient bloqué le 3 novembre l’entrée de leur mairie en signe de protestation : les agents de la collecte des déchets protestent contre leur transfert vers le Syndicat Intercommunal d’Elimination et de valorisation des Déchets de Mayotte (SIDEVAM 976).
Le syndicat regroupe désormais toutes les communes de Mayotte, excepté Mamoudzou sur la collecte. Des communes qui étaient regroupées en syndicats intercommunaux de collecte, et dont les personnels ont été absorbés par le SIDEVAM. Koungou avait son propre réseau, et ce sont donc ses propres agents qu’elle doit transférer.
Un transfert qui n’avait pas été fait dans les règles de l’art, « nous avons été payés en septembre par le SIDEVAM sans avoir été informés du basculement ! », s’insurgent-ils. Le maire leur avait donc proposé une réintégration provisoire dans la commune, pour effectuer un transfert aux normes.
Manipulation politique
Mais bien que les 33 agents de la collecte, tous grévistes, aient été payés par leur maire en octobre, les agents refusent toujours leur transfert, « nous voulons rester à la mairie, être employés aux espaces verts par exemple ! ». S’ils ne veulent pas entendre parler du SIDEVAM, c’est pour deux raisons : « Nous perdons toute ancienneté, et qu’est ce qui nous dit que ce SIDEVAM sera mieux géré que le SMIAM ? », interroge leur délégué CGT Ma, Foumbou Ahmed
Pour les élus de la commune, ils font preuve de mauvaise foi et, alors que le maire a été maintenu à son poste par un jugement favorable du tribunal administratif, ils parlent toujours de manipulation politique : « non seulement les agents gardent leur ancienneté, mais ils bénéficieront au SIDEVAM de primes supplémentaires ».
Le maire Assani Saindou Bamcolo menace de déposer plainte : « pour que les déchets soient ramassés, je viens d’avoir recours à des entreprises privées, Enzo et MAP, avec les surcoûts que ça engendre ! ». Egalement président du SIDEVAM, il annonce d’autre part que les jours non travaillés ne seront pas payés.
Une fermeté qui aurait ébranlé les agents qui n’ont fait que manifester bruyamment ce mercredi matin, « s’ils bloquent la mairie, nous feront appel aux forces de l’ordre », indique le maire.
Un maire qui aurait souhaité régler le problème avant de décoller ce jeudi pour le Congrès des maires, le recours à une société privée n’ayant pas été budgétisé.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte