C’est une première à Mayotte : la messe retransmise en direct sur France 2 le sera depuis notre île ce dimanche 16 novembre à 12h30, heure locale. Elle sera également diffusée sur Mayotte 1ère.
L’émission, appelée Le Jour du Seigneur, en profitera pour aborder avant et après la célébration, les défis de Mayotte, comme la pratique de la foi chrétienne en terre d’islam, le dialogue interreligieux ou l’islam et la laïcité.
Pour cela, des reportages sur Caritas France-Secours catholique et Apprentis d’Auteuil seront diffusés, et deux invités sont interviewés par David Milliat, Mouhoutar Salim, Ingénieur à l’ARS et Président de l’Institut de Coopérations régionale et européenne de Mayotte et Anne Perzo-Lafond, journaliste.
La messe en elle-même sera célébrée depuis l’église Notre Dame de Fatima, en Grande Terre. La communauté catholique de Mayotte ne comporte qu’une seule paroisse, avec deux églises : Notre Dame de Fatima à Mamoudzou et St Michel à Dzaoudzi (Petite Terre). Les catholiques de Mayotte sont estimés à 4.000 personnes.
En effet, immédiatement après la ratification du traité de cession de Mayotte à la France, en 1843 le commandant Passot, chef de la colonie, crée deux postes budgétaires de prêtres, nous apprend le site de l’église.
Une messe en décalage horaire
Puis, la Mission Catholique est établie aux Comores dans les années 1930 par les Capucins. Venant de Madagascar, ils rendaient visite une ou deux fois par an à la Grande Comore et à Mayotte. Ce sont les Capucins qui ont acheté le terrain pour construire l’église et la cure. Ils ont également établi la mission à Mayotte et à Anjouan.
Depuis, c’est la Congrégation des Salvatoriens qui représente l’Eglise Catholique à Mayotte et aux Comores, sous un Vicariat apostolique (émanant des apôtres) dont le père congolais Charles Mahuza Yava est nommé évêque.
Ce serait faux de dire que le curé de la paroisse, le Père Vincent Ngoie-Mitenga, prépare cette messe comme les autres tant l’agitation est intense au presbytère, « des gens entrent et sortent », les répétitions s’enchainent, le timing de la messe est réduit de moitié par rapport aux autres dimanches, et elle est décalée de deux heures, fuseaux horaires obligent, impliquant un office en pleine chaleur…
Le prêtre Congolais nous accorde quand même un moment : « je suis heureux de pouvoir à travers cette célébration télévisée communier avec les malades de métropole, d’Afrique et du monde francophone. C’est un moyen de faire connaître Mayotte sous un autre jour en France, et de nous rapprocher un peu plus des musulmans de l’île qui ne nous connaissent pas bien. C’est un plus vers le mieux vivre ensemble ».
Un ustensile à ne pas oublier, la bouteille d’eau, tout en priant le ciel que les trombes d’eau ne viennent pas gâcher l’acoustique de la cérémonie…
A.P-L.
Le Journal de Mayotte