Plongée sous-marine: « Diabétique ou pas, désormais, on plonge! »

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A l’occasion de la journée mondiale du diabète, Mayotte a accueilli une partie du staff de la fédération française des sports sous-marins (FFESSM). L’occasion de confirmer que, désormais, les diabétiques sont autorisés à pratiquer la plongée.

la silhouette du docteur Boris Lormeau lors de la présentation du protocole pour la plongée des diabétiques
la silhouette du docteur Boris Lormeau lors de la présentation du protocole pour la plongée des diabétiques

Pour la 5e participation de Mayotte à la journée mondiale du diabète, notre département s’est offert des scoops : «Nous avons fait sauter un verrou. Diabétique ou pas, désormais, on plonge !» Le président de la fédération française des sports sous-marins (FFESSM) Jean-Louis Blanchard a fait le déplacement dans notre département avec ses équipes pour une confirmation : la France est le 1er pays dont la fédération autorise les diabétiques à pratiquer la plongée. «Cette décision est un acte civique», se réjouissait-il ce vendredi à Passamainty.

Jusqu’à présent, les diabétiques étaient souvent contraints de cacher leur pathologie pour pouvoir pratiquer. Car pour eux, faire un malaise d’hypoglycémie sous l’eau représente tout simplement un danger vital.

Les docteur Amiouni et Boris Lormeau, diabétologues au sein de la fédération, présentaient les démarches qui ont conduit à lever les contre-indications pour les diabétiques. «Depuis 2003 je travaille sur le sujet. Je n’aurais jamais cru que je présenterais mes travaux pour la 1ère fois à Mayotte !» relevait le docteur Lormeau.

Le Dr Lormeau présente 10 ans de travail pour lever les contre-indications
Le Dr Lormeau présente 10 ans de travail pour lever les contre-indications

Trois études pour un protocole

Il a dirigé trois études, à Golfe Juan, La Réunion et Marseille, qui ont permis d’établir un protocole. Les plongeurs diabétiques doivent disposer d’un double certificat médical (d’un diabétologue et d’un médecin du sport), se plier à quelques ajustements de traitement et d’alimentation dès la veille de la plongée et enfin, pratiquer un test de glycémie en trois temps : une heure, 30mn puis 5mn avant la plongée pour s’assurer qu’ils seront en parfaite sécurité sous l’eau.

Dans ces conditions, les diabétiques peuvent plonger jusqu’à 20 mètres et même 40 mètres en étant encadrés, ils ont la possibilité de se «resucrer» sous l’eau, il leur est même permis d’assurer des fonctions d’encadrement dans certaines conditions.

Bientôt, ils auront également la possibilité de tester leur glycémie sous l’eau en cas de doute. Un laboratoire américain, Abbott, a mis au point un système qui permet aux diabétiques de tester leur glycémie sans se piquer pour obtenir une goutte de sang. Une pastille est installée sous la peau, il suffit alors de passer un lecteur à proximité pour connaître son taux de sucre.
Toutes ces mesures ainsi que les études sont présentés sur le site de la fédération française.

La conférence diabète et plongée: 18% des Mahorais sont concernés par le diabète !
La conférence diabète et plongée: 18% des Mahorais sont concernés par le diabète !

18% des Mahorais sont diabétiques !

Venir annoncer toutes ces mesures à Mayotte avait un sens particulier pour la fédération française des sports sous-marins. Il y a bien entendu la présence de notre lagon qui fait de Mayotte un des plus beaux spots de plongée de l’océan Indien. Mais, notre département est également champion du diabète : 18% des Mahorais sont concernés !

Si on trouve très peu de diabète chez les très jeunes, ce sont principalement les adultes et particulièrement les femmes à partir de la trentaine qui sont touchées. D’où l’importance de bons comportements et d’une pratique sportive. Alain Ivanic, le président de Jeunesse et sport (DJSCS) rappelait d’ailleurs cet enjeu particulier du sport-bien être à Mayotte. Et s’il n’était question de diabète, en ce jour de journée mondiale, le docteur Sylvain Lerasle de l’ARS, rappelait qu’une pratique sportive régulière a un très fort impact sur notre santé. «On estime qu’une dizaine de cancers ont un lien avec l’absence d’activité physique», relevait-il.
RR
Le Journal de Mayotte

Alain Ivanic, le président de a DJSCS Mayotte et Jean-Louis Blanchard, le président de la fédération française des sports sous-marins (FFESSM)
Alain Ivanic, le président de a DJSCS Mayotte et Jean-Louis Blanchard, le président de la fédération française des sports sous-marins (FFESSM)

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