Les tirs au but pour terminer la belle journée du football féminin

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Nadjima et Laura, deux filles qui aiment et pratiquent le football, portaient les brassards de capitaine de leur équipe ce samedi. Sous les couleurs de Tchanga et de Jumelles de Mzouazia, elles s’affrontaient pour la Coupe de Mayotte, au terme d’une belle journée pour le football féminin.

Nadjima, capitaine de l'équipe de Tchanga
Nadjima, capitaine de l’équipe de Tchanga

C’est finalement Nadjima qui, une nouvelle fois, a soulevé la Coupe de Mayotte. La capitaine et toute l’équipe féminine de Tchanga a réussi à conserver le titre à l’arraché. Après un score de 0 à 0 à la fin du temps réglementaire, c’est la séance de tirs au but qui a fait la différence, face à l’AS Jumelles de Mzouazia qui avait confié le capitanat à Laura, la «mzunguette» de l’équipe. «J’ai fait le choix de faire tourner le brassard de capitaine, explique Allaoui Minihadji, l’entraîneur de Jumelles. Aujourd’hui, j’ai désigné Laura parce que je souhaite qu’elle fasse la différence.»

La jeune femme est arrivée à Mayotte en Avril et s’est tout de suite impliquée dans la vie de l’équipe. «Comme je faisais du foot en métropole, j’ai cherché sur internet une équipe qui jouait bien, qui était bien encadrée avec des entraînements sérieux», explique Laura Le noble. Comme beaucoup de filles qui pratiquent et aiment le football, Laura a commencé très jeune à jouer avec les garçons, c’était dans le sud de l’Hexagone.
«Après le Var, j’ai bougé en D1 à Clairefontaine puis à Toulouse. J’ai arrêté en 2006 avant de reprendre, uniquement pour mon plaisir, en jouant à nouveau avec des garçons».

Laura, concentrée avant la rencontre
Laura, concentrée avant la rencontre

Par rapport à la métropole, ce sont les questions d’organisation et évidemment l’état des stades qui font la différence pour Laura mais également la vitesse à laquelle le championnat se termine. «Ca serait bien qu’il y ait plus d’équipes pour faire un championnat plus long», confie également la capitaine.
A Mayotte, le football féminin est structuré avec un championnat de division honneur avec 9 équipes et un autre de promotion honneur avec 5 équipes.

Des pistes de développement

«Le football des jeunes est en difficulté parce que les clubs sont souvent focalisés sur les seniors. C’est vrai aussi que les filles, à Mayotte, n’osent pas toujours venir pratiquer parce qu’il y a beaucoup de garçons ou que les parents freinent la démarche… Mais ils se passent tout de même des choses très intéressantes ! Regardez, pour la première fois cette année, on a une finale de Coupe de Mayotte U16», se félicite Guillaume Brouste, conseiller technique régional (CTR) à ligue de Mayotte de football. Et c’est Bandrélé qui a emporté ce premier trophée face à Racine du Nord (Acoua).

Les Tchanga remportent la Coupe de Mayotte 2014
Les Tchanga remportent la Coupe de Mayotte 2014

Plusieurs pistes de réflexions sont actuellement suivies pour «rendre les pratiques plus flexibles», comme le précise le CTR : «Pour avoir une équipe de 11 joueuses toute l’année, il faut un effectif de 20 filles. Mais dans les villages où il n’y a que 5 ou 6 joueuses, il y a plein de choses à imaginer, du foot à 5, du beach-foot…» Les pistes sont nombreuses pour favoriser la pratique et ne pas brider les envies.

Nadjima, plus jeune de Tchanga

Pour Nadjima, la question ne s’est jamais posée. Intégrée depuis 4 ans à Tchanga, elle est encore la plus jeune de l’équipe du haut de ses 18 ans. Elle aussi a commencé à jour avec des garçons : «depuis très longtemps, j’ai une vraie passion pour le football et souvent, le foot passe avant tout le reste !» explique-t-elle.
Elle a beau être la plus jeune, l’équipe marque un réel respect pour sa capitaine et particulièrement au moment où elle prodigue les derniers conseils avant le début de la finale. «Je ne sais pas si je suis la plus courageuse, en tout cas, je suis à l’écoute de tout le monde et en même temps, être capitaine c’est une responsabilité. Ca met la pression. Sans mentir, avant un match comme celui-là, je n’arrive pas à manger !»

Honneur aux Jumelles de Mzouazia qui ne se sont inclinées qu'aux tirs au but
Honneur aux Jumelles de Mzouazia qui ne se sont inclinées qu’aux tirs au but

Si elle aime donner des conseils, Nadjima est aussi curieuse et n’hésite pas à aller voir les garçons pour apprendre des techniques. «A ceux qui sont bons, je leur demande toujours comment ils font telle chose ou telle chose… comme ça je peux apprendre.»
Nadjima n’aime pas être transparente et veut montrer qu’elle «est bien là». Même s’il a fallu patientr jusqu’à la fin des tirs au but, elle est donc parvenue, avec ses copines, à aligner un nouveau trophée sur la longue liste de ses performances.
RR
Le Journal de Mayotte

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