L’association Bahati Djema organise la 2e édition de Miss Koko à Mtsapéré ce samedi. L’occasion de mettre en avant nos mamies qui, pour être dynamiques, n’oublient pas leur mission de transmission.
Lundi, c’est fitness pour les kokos de Mtsapéré. Les grands-mères ont pris l’habitude, grâce à l’association Sua, de se retrouver pour des séances de sport dont le succès ne s’est jamais démenti depuis leur création. Mais ce lundi, les kokos avaient une mission supplémentaire, préparer leur grande soirée. Alors qu’on parle beaucoup de Miss à 10 jours de l’élection de Miss France, l’une d’entre elle décrochera, elle aussi, le titre ce samedi.
«On trouvait qu’elles étaient belles et qu’elles méritaient d’être mise en avant, mais on ne voulait pas non plus les mettre mal à l’aise», se souvient Fatima Msoili, de l’association Bahati Djema qui a créé l’événement. «On leur a posé la question de savoir si cette première élection pouvait poser des problèmes dans le village… Elles ont balayé nos craintes et elles ont été unanimes à s’engager!»
Retrouver les bangas d’antant
Résultat, une première élection couronnée de succès qui a naturellement conduit à sa reconduction. «Sur scène, au début, elles étaient un peu timides, un peu réservées. Et puis rapidement, elles se sont libérées, elles se sont exprimées, ça faisait plaisir à voir !» témoigne Fatima.
L’association, qui existe depuis 2008, a d’abord organisé des activités culturelles comme des déba. Elle s’est peu à peu chargée de missions d’accompagnement pour les aider à monter des dossiers pour faire valoir leurs droits. Finalement, Bahati Djema leur a organisé des voyages, à Majunga à la rencontre d’autres grands-mères et à La Réunion, pour découvrir ce que peuvent être des maisons de retraites ou des Ephad, qui finiront bien par voir le jour à Mayotte.
«Ca nous a permis de discuter avec elles de ce qu’elles souhaiteraient voir, un jour, à Mayotte, comme établissement pour les personnes âgées. Elles, elles voudraient des maisons de retraites qui soient comme les villages d’avant, avec de petites maisons en terre avec un jardin autour», explique Fatima Msoili.
L’association a donc réussi son pari de rompre l’isolement pour ces kokos qui ont parfois du mal à trouver une place dans un département qui change si vite, alors que leurs enfants travaillent et leurs petits-enfants sont à l’école. «On organise aussi beaucoup de moments où elles partagent les contes ou les récits de l’islam, toute cette transmission et cet héritage culturel qui se perd», souligne Fatima.
Samedi soir, ce sont pourtant des grands-mères modernes qui feront le spectacle, avec une démonstration de fitness, du théâtre, des défilés en tenue traditionnelle puis en robe de soirée. Nos kokos vous attendent nombreux dès 20 heures au Plateau de Malamanga.
RR
remi@lejournaldemayotte.com