La production artisanale avait rendez-vous avec son public ce dimanche à Mtsangabeach : un succès dans l’affluence comme dans l’organisation. Avec le Père Noël en prime !
Difficile de chiffrer l’affluence de ce dimanche sur le site de Mtsangabeach, au sud de Sada, « nous n’avons pas les moyens de pouvoir évaluer », indiquait Pascal Tournois, la trésorière de Oufundi, l’association organisatrice de l’événement, présidée par Ali M’colo. Le baromètre, c’est la quantité de boissons vendues : « nous avons commandé le même volume que l’année précédente, et à 13 heures, nous n’avions plus rien ! ».
Les 60 exposants de ce 5ème grand marché de Noël s’étaient installés entre la pelouse et le club de voile : chapeau de Sada, bijoux, sacs, tableaux, peinture sur verre, produits de beauté ou repas traditionnels, les visiteurs avaient un choix plus étoffé cette année.
« Les petits artisans fabriquent le plus souvent chez eux et n’ont aucun lieu pour vendre leur production », cet événement, avec le marché mensuel de Coconi, est donc le rendez-vous important à ne pas rater.
Les robes et lingeries Hassul bénéficiaient d’un stand central, tenue par Amina Housseine Dahalani, la porteuse du concept du Salon de la mode comme elle le rappelle, et qui lance sa collection, « je monte actuellement mon atelier de confection à Kawéni ».
Non loin de là, le stand 100% Mayotte de Geneviève propose des tapis en vétiver, plante qu’elle veut faire revivre : « nous initions une plantation de vétiver à Longoni pour relancer la production et son utilisation à Mayotte ». Utilisée en parfumerie, « c’est aussi la paille qu’utilisent les femmes à Mayotte pour étaler le tsindzano sur leur visage ». Une convention doit d’ailleurs être signée avec Protection judiciaire de la jeunesse dans ce cadre. La première récolte se fera dans 6 à 12 mois.
Un Père Noël terrien
En bordure de mer, Morgane fait déguster pâte de fruit au baobab et confiture de citrouille pour Saveurs et Senteurs de Mayotte et ses 10 adhérents, comme Aromaoré, la Coopac, les Vergers de Mayotte ou Ouangani production. Une alliance pour promouvoir les producteurs locaux de produits agroalimentaires et cosmétiques mahorais.
L’emplacement était facturé 20€ au 35 adhérents, 50€ aux autres. L’objectif principal de Oufundi est de fédérer les artisans qui fabriquent exclusivement leur produit à Mayotte, l’artisanat malgache étant malgré tout le bienvenu en tant qu’initiateur du mouvement. « Nous voulons juste éviter la présence de ceux qui contournent la législation en faisant entrer les produits sans payer les droits de douane », indiquent les organisateurs.
Ils ont couvert les frais de location de site, 600€, de sono, 200€ et de l’animateur Kamar, « les deux groupes de musique sont venus bénévolement, avec repas et boissons fournis ». Les morceaux appréciés des Empafés et des Authentiques ont en effet rythmé la journée, alors que le Père Noël arrivait du fond du terrain, la marée basse empêchant l’accès en pirogue comme en 2013, avec une brouette chargée de cadeaux.
Malgré le succès populaire de la fête, la route n’a pas connu les embouteillages de l’année précédente, « la police municipale à Sada ne travaillant pas le dimanche, nous avons eu recours à 8 jeunes de Kawéni qui ont assuré la fluidité du trafic et du stationnement sur place ».
Le sourire des artisans en disait long sur la réussite de la journée, « nous avons bien vendu ! », déclaraient-ils tous en cœur.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte