Police nationale et agents de sécurité, main dans la main «pour agir vite»

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Les délinquants se sont spécialisés dans les cambriolages de sociétés commerciales. Gardées pour la plupart d’entre elles. La Police nationale entame donc une collaboration avec les sociétés de sécurité.

Le staff de la Police nationale, avec au centre le commissaire Miziniak
Le staff de la Police nationale, avec au centre le commissaire Miziniak

C’est un partenariat qui vient de se nouer ce vendredi dans la cour de l’hôtel Maharadja : comme il l’avait annoncé au JDM, le commissaire Philippe Miziniak tisse la toile qui doit permettre d’améliorer la sécurité sur la circonscription de Mamoudzou. Médiateurs, de nuit, policiers municipaux, agents de médiation… autant d’acteurs de la sécurité qui travaillent individuellement, « on aurait pu éviter quelques vols par effraction par un travail en commun », souligne-t-il.

Les chiffres de plus de 4000 faits commis dont un quart de vols par effraction dans des locaux commerciaux et maisons individuelles incitent à une coordination avec ceux qui en surveillent les abords, les agents de sécurité. C’est une réunion commune avec 10 de ces sociétés en compagnie de la BAC (Brigade anti criminalité) et de la BSU (Brigade de sureté urbaine) qui s’est donc tenue vendredi à 14h30.

Sur ces 1000 cambriolages, 80% des interpellés sont des mineurs, « donc protégés par l’ordonnance de 45 qui préconise de l’éducatif plutôt que du répressif pour réinsérer. A 16 ou 17 ans, on durcit ».

Cartographie de la Zone Nel

Si les chiffres donnés par le commissaire traduisent une délinquance en baisse de 15% sur les 11 premiers mois de 2014 par rapport à la même période en 2013, ils cachent une croissance de 26,7% des cambriolages sur les locaux commerciaux, « essentiellement à Kawéni en zone Nel ».

Un contact qui fait mouche parmi les acteurs présents, « ça fait 17 ans que je suis dans le métier, c’est la première fois que j’assiste à une telle réunion », indique le gérant des sociétés Durandal et Mayotte Intervention.

Il est malgré tout difficile de coordonner sans faire d’état des lieux, ce qui incitait le chef de la BSU à demander des remontées, « je vais cartographier la Zone industrielle pour savoir quelles sociétés sont sous vidéo surveillance, et lesquelles sont en gardiennage ».

Une info partagée

Des gérants de société heureux de cette prise de contact
Des gérants de société heureux de cette prise de contact

Une mauvaise coordination peut contrarier l’action de la police « bien souvent, les voleurs sont mis en fuite par l’arrivée des agents de sécurité, et nous arrivons pour faire le constat d’un cambriolage, sans avoir pu interpeller quiconque », explique Philippe Miziniak, qui reproche à certains agents leur passivité lorsque l’établissement voisin est cambriolé, « même si vous êtes tous concurrents, pensez que le lendemain, c’est vous qui serez peut-être touchés ».

Si les policiers ont des doléances à faire remonter, les sociétés de sécurité aussi, « il y a trois semaines lors d’un cambriolage, nous avons appelé le 17, personne n’est venu sur place ». « Des loupés sont possible », plaident les policiers.

Une chose est certaine, la présence des agents de sécurité n’est plus dissuasive et ils sont demandeurs d’un appui policier. Pour être efficaces, ces derniers appellent à élaborer une hiérarchisation des besoins, « indiquez-nous si le cambriolage est en cours ou terminé, donnez nous des précisions sur les cambrioleurs » Des fiches-réflexe vont être rédigées.

C’est un premier contact, mais les liens sont tissés et devront être rendus pérennes pour apporter un frein à la délinquance.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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