Il y a eu celui de la Joconde, il y a désormais pour Mayotte le sourire de Sylvie Especier, sous-préfète à la Cohésion sociale et à la Jeunesse. Vanté par tous, et en premier lieu le préfet Seymour Morsy, il va de pair selon les témoignages que nous avons recueillis avec sa fermeté. Une sorte de force tranquille…
La sous-préfète faisait ses adieux publics à la case Rocher de Petite Terre ce vendredi, avant de sauter dans l’avion qui l’amènera à Paris pour rejoindre le cabinet de la ministre des Outre-mer où elle retrouvera son ancien préfet à Mayotte Jacques Witkowski.
En attendant c’est un autre préfet, Seymour Morsy avec qui elle travaille depuis 3 mois qui dressera d’elle le portrait d’une sous-préfète à l’implication totale, « et alors qu’ici on peut se sentir parfois abattu, elle ne s’est jamais départie de son sourire, et dans les situations compliquées questionnait ‘pourquoi nous n’y arriverions pas ?’ ».
« Si tu veux aller vite, part seul, si tu veux aller loin, faisons la route ensemble », citait Sylvie Especier… le proverbe du discours traditionnel de départ aura rarement traduit autant la réalité d’une femme qui se positionne dans un travail d’équipe.
« J’aurais pu mettre en avant mes réussites, évoquer mes échecs, mes questions ou mes doutes, mais je préfère parler d’avenir, de celui qu’il vous appartiendra de réussir, représentants de l’Etat, élus, associations ou simples citoyens réunis par la seule volonté d’avancer dans l’intérêt de Mayotte », invoquera-t-elle dans un court discours.
Cherche sous préfet à la cohésion sociale désespérément
Mayotte, qu’elle résume comme « le terrain de tous les possibles où chaque individu apporte sa pierre », et pour lequel elle ne désespère pas qu’en dépit du « chemin semé d’embuches », elle « devienne un jour à l’image du territoire national ».
Un travail abattu depuis deux ans, mais si son départ est annoncé, personne n’est encore nommé pour lui succéder avec pourtant un domaine de la cohésion sociale et de la jeunesse conséquent et tellement prégnant dans les Outre-mer…
Les nombreux chantiers en cours seront gérés en intérim par le secrétaire général Bruno André, « j’ai déjà travaillé dans la cohésion sociale » rassurait ce dernier, et par Seymour Morsy himself, « j’ai quand même exercé dans les domaines de la politique de la ville et de l’égalité des chances », glissait-il.
Sa route mahoraise, elle l’aura faite avec ses équipes qu’elle ne manquera pas de remercier, et ses collègues sous préfets qui l’entouraient, et enfin avec son mari, Jean, « chéri, tes vacances à Mayotte sont terminées » ironisera-t-elle, et dans une maxime digne d’un Georges Marchais en d’autres temps et surtout d’autres circonstances, conclura, « Jean, fais les valises, on rentre à Paris ! ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte