Les habitants de ce quartier de Mamoudzou ont été victimes de violence ce week-end. Ils vont avoir eux aussi recours à des sociétés de sécurité privées.
Depuis plusieurs mois, les habitants du quartier Convalescence (vers la maison du gouverneur) de Mamoudzou sont les témoins d’une montée d’agressivité. Injures, menaces, ceux qui étaient il y a peu des enfants sont devenus des adolescents menaçants.
Selon le président de « A deux mains pour les enfants », il s’agit de jeunes des quartiers de Kawéni et Cavani qui montent vers Convalescence et ses 8 résidences, pour les cambrioler. Ce qui a changé, c’est qu’ils n’hésitent plus à entrer et commettre leurs méfaits sous les yeux des propriétaires qu’ils menacent.
Ce fut le cas ce samedi où les agressions se sont multipliées tout au long de la soirée. Vers 19 heures, les habitants d’un appartement de l’immeuble le Manguier sont parvenus à faire échouer une première tentative de cambriolage. Les jeunes s’en sont alors pris aux véhicules, faisant exploser les vitres avant et arrière à coup de cailloux et de chombos (coupe-coupe).
A 22 heures, une famille habitant le premier étage voit surgir une bande de jeunes qui arrachent leur baie vitrée. La femme et la fille sont parvenues à se mettre à l’abri, mais le locataire de l’appartement a reçu un coup sur la tête, il aura 6 points de suture.
Les voleurs auront réussi à dérober un ordinateur portable et deux téléphones. Aucun d’entre eux n’a été interpellé malgré les multiples interventions de la Brigade Anti criminalité (BAC), les jeunes parvenant à fuir vers Kawéni. Ils sont encore activement recherchés, nous signale la Police nationale.
Enfin, à 23h, 3 habitants de la dernière résidence de Convalescence ont été blessées par des coups de chombo.
Les habitants se sont réunis à 17h ce dimanche à la demande du président de « A deux mains pour les enfants » afin de trouver une solution. Des habitants qui ont pu s’exprimer, « beaucoup de témoignages, notamment de victimes d’agression en pleur, un moment émouvant qui a permis de créer des liens de solidarité », selon lui.
Face à l’absence de solutions miracles, et au lendemain du passage d’un général de gendarmerie qui déplore le « manque de réponse collective » à cette délinquance, les habitants ont réfléchi à plusieurs pistes : « la destruction d’un escalier, principale voie de passage pour ces jeunes, l’amélioration de l’éclairage public et le recrutement de deux gardiens pour les 8 résidences ». Le coût engendré par ce gardiennage sera partagé entre les occupants des appartements.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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