Après 5h30 de discussion avec la direction, la CGT Ma de la société d’exploitation de l’aéroport de Mayotte, va présenter les avancées et les blocages aux personnels. En assemblée générale en fin de matinée, ils décideront de l’avenir du préavis de grève déposé pour demain lundi.
L’aéroport de Mayotte et les très nombreux passagers qui y transitent en cette période de vacances scolaires vont-ils devoir affronter une grève d’une partie du personnel de la SEAM, la société d’exploitation de l’aéroport de Mayotte, filiale du groupe canadien Lavalin ? Nous aurons la réponse en fin de matinée avec l’assemblée général du personnel autour de Salim Naouda, le secrétaire départemental de la CGT Ma. Il a mené, hier samedi, de longues discussions avec la direction.
L’ensemble des points évoqués faisait partie du préavis de grève déposé par le syndicat pour un conflit social qui pourrait démarrer dès ce lundi.
Salim Naouda expliquait au JDM, peu après 22 heures ce samedi soir, que de nombreux points avaient «bien avancé» mais que deux revendications «importantes» étaient dans une situation de blocage.
Durée du travail. A l’issue de ces négociations, le temps de travail du personnel de l’aéroport serait ramené de 39 heures à 37 heures par semaine avec une modulation possible sur une période de 7 semaines. En clair, le temps de travail moyen est de 37 heures sur la période, mais le temps de travail hebdomadaire réel varie en fonction de la charge de travail. Ce système permet une ouverture de «droit de récupération» de 11 jours annuels, des droits que d’autres auraient volontiers qualifiés de RTT.
Rémunérations. Point de blocage important : les augmentations de salaires. Selon le syndicat, la direction s’y oppose mais elle propose, en revanche, la mise en place d’un système d’intéressement. Il s’agirait d’une «prime d’objectif sur la sécurité et la qualité des services rendus aux passagers et aux compagnies aériennes» qui pourrait se mettre en place dès le mois de janvier. Lors d’une prochaine réunion, à la fin du mois, quelques critères seraient arrêtés définissant ces objectifs.
Le 2e blocage porte sur la rémunération du travail du dimanche. Le personnel bénéficiait d’une majoration de 25% pour le travail dominical avant qu’elle ne soit supprimée, selon le syndicat. Cette indemnité rétablie, la CGT Ma souhaitait l’augmenter. La direction a renvoyé cette discussion à des négociations à l’échelle nationale.
Autres points. D’autres revendications qui peuvent apparaître plus périphériques étaient également abordées. Elles constituent, mises bout à bout, de nouveaux avantages significatifs pour le personnel. La SEAM va ainsi verser 1 euro par jour de travail aux salariés pour l’entretien des tenues ou encore 2€/jour en remboursement des frais de barge ou de taxi (la CGT réclamait 2,8€/jour). «Chaque salarié disposera également d’équipements individuels de protection pour sa propre sécurité et la sécurité de tous», affirme Salim Naouda.
Les agents de sûreté en 1ère ligne
La SEAM emploie 56 salariés répartis dans 4 services. Si le syndicat assure que tous les personnels de l’aéroport sont concernés aussi bien par les négociations en cours que par le préavis de grève, les agents de sûreté, qui «sont les représentants du personnels» sont en première ligne. Mais ils sont aussi ceux dont la grève aurait relativement peu d’impact sur le fonctionnement de l’aéroport car ils seraient vraisemblablement réquisitionnés en cas de conflit social.
Avant ce round de négociation, la direction de l’aéroport indiquait au JDM que les salariés bénéficient déjà de la convention collective nationale, hormis l’application des 35 heures. Elle mettait en garde contre toute tentative de revendications excessives invitant le syndicat à comparer la situation du personnel à Mayotte avec les conditions de travail pratiquées ailleurs.
La CGT Ma réunit donc le personnel en AG en fin de matinée à l’aéroport. Dans le cas où le préavis de grève serait maintenu pour demain lundi, il est bien difficile de prévoir quelles pourraient être les perturbations pour les voyageurs et les compagnies aériennes.
RR
Le Journal de Mayotte