C’est l’enthousiasme ! Après le choix de l’Agence nationale de rénovation urbaine d’intégrer 3 quartiers de Mayotte, les réactions sont à la joie dans les communes concernées. C’est parti pour 10 ans qui vont remodeler des zones qui concentrent beaucoup de problèmes.
Le président de la République doit prononcer, ce mardi, un discours sur la politique de la ville et annoncer officiellement la liste des 200 quartiers qui vont bénéficier du nouveau programme national de rénovation urbaine. A Mayotte, depuis que le JDM a révélé ce mardi matin les 3 quartiers retenus dans notre département, c’est la satisfaction dans les communes.
«Vous n’imaginez à quel point c’est une grande joie», s’exclame Nadjayedine Sidi, adjoint au maire chargé de la politique de la ville, de la rénovation urbaine et de l’intercommunalité à Mamoudzou. «C’est un combat qu’on mène depuis tellement longtemps pour que Kawéni sorte de l’ombre. Et le fait que cette annonce arrive au moment où notre maire, comme moi-même, est originaire de Kawéni, c’est une très grande satisfaction.»
S’attaquer aux zones qui concentrent les problèmes
Pour Saïd Omar Oili, le maire de Dzaoudzi Labattoir et président de l’association des maires de Mayotte, il s’agit d’abord de souligner la continuer de l’action publique avec les anciennes équipes municipales qui ont porté ces dossiers. «Les bouleversements à venir sont très importants. Chez nous, ça va changer tout Petite Terre», se félicite-t-il. «Ces quartiers sont ceux qui concentrent le plus de problèmes, sur tous les sujets. Quand on prend la question des eaux pluviales par exemple, la Vigie est sur les hauteurs alors que Pamandzi et Labattoir sont en bas. Depuis qu’on a construit d’une façon désordonnée là-haut, les eaux dévalent la colline et les quartiers en bas sont complètement inondés.»
Aménager ces zones bénéficie donc à l’ensemble des communes, d’autant que les zones retenues sont très vastes. A Kawéni, par exemple, elle s’étend sur «l’ensemble du cratère», des hauts de la convalescence jusqu’à Hamaha et la décharge, même si le périmètre pourra être affiné par la suite.
Au boulot !
Il va maintenant falloir se mettre à la tâche. «2015 va être une année d’études», prévient Saïd Omar Oili, à l’unisson des élus des communes concernées, même si à Mamoudzou, l’expérience et les équipes municipales mobilisées sur le projet de Mgombani ont permis de commencer le travail. Côté financement, plusieurs dispositifs vont s’articuler, contrat de ville, ANRU mais aussi le programme urbain intégré dans les fonds européens (FSE).
Sur le terrain, «nous analysons actuellement toutes les problématiques liées au foncier et en particulier les questions du relief avec la DEAL qui établit le plan des risques de la commune», indique Nadjayedine Sidi. «Nous allons concourir à remettre du sens, des liens et du positif dans le village mais pas tout démolir pour reconstruire», explique Nathalie de Loriol, DGA chargée de l’aménagement à la mairie de mamoudzou.
La mairie de Mamoudzou sait que le projet couvre une période de 10 ans, pourtant, elle ne veut pas traîner. «On reste dans l’idée d’un premier coup de pelle en 2018».
Un conseil de citoyens
Sur Petite Terre, Saïd Omar Oili affirme, lui aussi, avoir anticipé. «Nous avons mené une collaboration exemplaire entre les élus de Pamandzi et de Labattoir pour porter ces dossiers et ça va continuer. Nous avons lancé un appel d’offre et retenu un cabinet d’études qui va nous conseiller et nous aider à monter les dossiers dès le mois de janvier car seuls, nous n’avons pas l’expertise pour mener à bien de tels projets. L’expérience de Mamoudzou et les difficultés rencontrés dans un premier temps à Mgombani le montre.»
Après un long chemin pour intégrer cette liste de l’ANRU avec l’appui de la préfecture et des nombreux services de l’Etat, les communes savent que l’aventure urbaine ne fait que commencer. Et elle devra se faire en collaboration avec la population. A Kawéni, «on est sur le point de mettre en place ‘un conseil de citoyens’», annonce Nadjayedine Sidi.
RR
Le Journal de Mayotte