L’INSEE a dévoilé ce jeudi matin une étude sur les conditions de vie dans les 72 villages de Mayotte. Il en ressort 5 catégories de villages qui dessinent une carte de la vie à Mayotte.
C’est une étude complexe qu’a dévoilé l’institut de la statistique ce jeudi matin. L’INSEE a fait tourner ses ordinateurs en entrant une trentaine de critères aussi divers que l’accès à l’eau ou à l’électricité, la présence d’un frigo, d’une douche, d’une cuisine ou de toilettes à l’intérieur du logement, le nombre de constructions en dur ou en tôles, la quantité de voitures ou de chemins carrossables… des données très variées qui lui ont permis d’établir les conditions vie dans chacun de nos 72 villages.
Premier enseignement, les conditions de vie sont supérieures à la moyenne dans quasiment toute la façade ouest à laquelle il faut ajouter Dembéni. C’est là que l’on trouve le plus de logements en dur (80%) et la plupart d’entre eux ont l’eau courante (83%). Le taux d’activité des habitants y est aussi plus élevé que la moyenne. 22 villages font partis de ce groupe qui rassemble 25% de la population mahoraise.
A l’autre bout de l’échelle, 8 villages concentrent les conditions de vie les plus défavorables. Il s’agit de Bouyouni, Mliha, Ongojou, Tsararano, Hamouro, Mréréni, Malamani et Bambo Est. La population y est particulièrement touchée par le chômage, l’équipement des logements est très faible et 40% de l’habitat y est composé de maison en tôles.
Mamoudzou et sa périphérie facilement identifiables
Entre ces deux extrémités, on trouve 28 villages (50% de la population) qui ont en commun de présenter un habitat précaire (40% de maisons en tôles) mais bien équipé, avec télévision, frigo ou sanitaires. C’est l’essentiel de Mamoudzou mais aussi le sud de Mayotte, clairement identifiables sur les cartes établies à partir de ces données.
Cette étude permet également de faire ressortir quelques villages, essentiellement en périphérie de Mamoudzou : Tsoundzou 2, Majicavo-L amir, Kangani ou Longoni par exemple, où la croissance démographique a été très forte ces 5 dernières années (+65% d’augmentation de la population) et où les infrastructures n’ont pas pu suivre. Ce sont ces villages où l’accès à l’eau courante est le plus faible.
Les communes sont encore des réalités abstraites
A noter, une dernière catégorie de 5 villages qui se caractérise par une population très en marge de l’emploi : moins d’un tiers de la population en âge de travailler se porte sur le marché du travail.
«Nous avons beaucoup discuté en interne pour comprendre pourquoi certains ressentis ne sont pas validés par les chiffres», explique Jamel Mekkaoui, directeur de l’INSEE Mayotte. «Si on prend l’exemple de Petite Terre, Pamandzi et Labattoir sont considérés comme des villages aisés mais on oublie qu’il y a la Vigie qui fait baisser la moyenne. Ce quartier concentre des difficultés majeures et cela contribue au fait que les deux communes ne sont pas dans le meilleur groupe.»
Autre surprise, à Tsararano, où l’habitat en dur s’est beaucoup développé ces dernières années. Mais ces maisons n’étant pas forcément reliées aux réseaux (eau et électricité) ou depuis très peu de temps, le village se retrouve classé dans la catégorie défavorisé. Conséquence, on trouve côte à côte Dembéni et Tsararano, deux villages classés aux deux extrémités. «Ce qui est intéressant de voir, c’est que l’échelon communal est une construction administrative mais que la réalité mahoraise est encore à l’échelle du village. Dans une même commune, les conditions de vie sont parfois homogènes comme à Sada ou Mtsamboro et parfois, les villages ne se ressemblent pas du tout, comme sur la commune de Chirongui.»
Avis aux chercheurs !
L’INSEE ne fournit pas d’explications à ces données qui sont toutes issues du dépouillement du dernier recensement. «On livre les chiffres en disant, voilà la réalité statistique. Maintenant, si des gens qui connaissent bien Mayotte, des chercheurs veulent s’en emparer pour apporter des éléments sociologiques à cette réalité, ça serait un vrai plus», relève Jamel Mekkaoui. Et ces chiffres sont très nombreux. En cliquant sur le lien de l’enquête, tous ceux qui le souhaitent peuvent disposer d’une incroyable asse de chiffres par village.
Pour finir, sachez qu’un village se distingue particulièrement. Il est tellement à part qu’il n’entre dans aucune catégorie : Dzaoudzi et ses 300 habitants qui sont essentiellement des militaires. Sur le rocher, comme ailleurs, l’héritage de l’histoire permet d’expliquer beaucoup des conditions de vie du présent.
RR
Le Journal de Mayotte
POUR VOIR L’ETUDE COMPLETE SUR LES CONDITIONS DE VIE A MAYOTTE, c’est par ici !
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PIB : la croissance mahoraise toujours soutenue par la métropole
Consommation: Mayotte change de mode vie
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