Les pêcheurs de Petite Terre s’étaient réunis en fin de semaine dernière pour relancer leur association. Face aux obstacles, ils seront désormais fédérés, comme face à la mairie de Labattoir qu’il rencontre ce jeudi. C’est à nouveau le sujet de la halle aux poissons dont il est question.
La renaissance d’une association qui réunissait il y a 7 ans les pêcheurs de la petite île. Si l’initiative était prévu de longue date, l’opération de gendarmerie sur ordre des Affaires maritimes, organisée la semaine dernière, avec la saisie et à la destruction d’au moins 700 tonnes de poisson, n’a fait que renforcer l’idée de sa nécessité.
Comme nous l’avaient indiqué les pêcheurs, il s’agissait avant tout d’un problème de point de débarquement, prévu au rond point du Four à Chaux quand les pêcheurs préfèrent débarquer à côté de la station Total, « plus sécurisé et plus proche de nos magasins ». Cela justifiait-il les saisies effectuées ?
Bientôt une société de pêche
L’association relancée, en grande partie grâce à l’action d’Etienne Prolhac, chargé d’étude pour la structuration de la filière pêche à la CAPAM, se nomme « Coopérative des pêcheurs de Petite Terre » et comprend 37 membres. Elle va permettre aux pêcheurs de parler d’une seule voix sur les sujets tels que le projet de la Maison des pêcheurs, abritant justement des infrastructures modernes en lieu et place de leur actuel étal.
Sur ce sujet, un terrain d’entente doit être trouvé avec la mairie de Dzaoudzi Labattoir ce jeudi. Une réunion est en effet organisée avec Saïd Omar Oili, le directeur du service des pêche, et Mouslim Payet, le président de la CAPAM. Car la mairie n’envisage pas de halle de pêcheurs en bordure de mer et préférerait la positionner derrière le marché couvert, « la préfecture s’est engagée à hauteur de 400.000 euros, il faut trouver une solution pour cette infrastructure qui comprend au moins une machine à glace et un étal de vente », explique Karim Layssac, en charge des affaires économiques aux Affaires Maritimes.
Quant au sujet de la saisie, il est loin d’avoir été digéré par les pêcheurs, comme Issoufi Abdallah, patron de pêche, qui attend «une nouvelle réunion prévue avec la préfecture, la mairie et notre association». Les pêcheurs ont malgré tout dégagé un consensus sur le point de vente : « nous avons voté à l’unanimité pour l’emplacement du Four à Chaux ».
L’association est donc dotée d’un président en la personne d’Issoufi Abdallah, dit Moussa, d’un trésorier, Raffiki et d’Ibrahim en secrétaire.
Mais une association qui va muter, «pour lui donner le statut de société».
Le Journal de Mayotte