Zéna M’déré, Younoussa Bamana, Zakia Madi… Mayotte façonne son Panthéon

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Notre département se réapproprie son Histoire. En honorant les personnalités qui ont marqué les combats politiques pour l’intégration dans la République française, Mayotte cherche à transmettre une culture historique aux plus jeunes.

zena-programme-compressedDeux jours pour commémorer Zéna M’Déré. Les 10 et 11 janvier, à Pamandzi, les événements se succèdent pour célébrer la mémoire de la chef de file du mouvement des chatouilleuses.
Une conférence débat de 9h à midi à l’AJP sur le contexte et les mouvements politiques à Mayotte de 1945 à 1969 accompagnée d’une exposition sur les chatouilleuses, mais aussi du théâtre, un Maoulida ya Shengué… Le Conseil général fait les choses en grand et s’inscrit dans une tendance marquante dans la société mahoraise : la création d’un véritable Panthéon, une mémoire des grandes figures qui ont fait son Histoire.

La fin de l’année 2014 avait déjà été marquée par l’inauguration du mausolée de Younoussa Bamana, figure centrale de la séparation avec les trois autres îles de l’archipel et inlassable défenseur de Mayotte française.

Le Mausolée Younoussa Bamana à Kani Bé
Le Mausolée Younoussa Bamana à Kani Bé

A Kani-Be dont il était originaire, la sépulture du M’zé, menacée par la végétation, a retrouvé un lustre à la hauteur du personnage. Président du conseil de circonscription, il fut nommé «préfet» immédiatement après la scission de l’archipel avant d’être élu président du Conseil général pendant 27 ans, de 1977 à 2004.

Se rassembler autour de la mémoire

Plus tôt dans l’année, d’autres figures qui auraient pu tomber dans l’oubli ont également été honorées. Le marché couvert de Mamoudzou a été baptisé Zakia Madi, du nom d’une jeune femme décédée lors d’une manifestation pro-française, il y a 45 ans. Le 13 octobre 1969, le rassemblement tourne mal et la «garde comorienne» disperse la manifestation dans la violence. Le bilan est lourd : une vingtaine de blessés et une victime : Zakia Madi, considérée comme une «martyre» par les militants politiques de l’époque.

La plaque inaugurée ce lundi 10 novembre 2014
La plaque inaugurée ce lundi 10 novembre 2014

En 2014, Mayotte s’est également rassemblée autour du décès de quelques grandes figures. Zaïna Meresse, en avril, portée en terre par une foule nombreuse à Pamandzi. Une foule encore plus impressionnante était venue accompagner le dernier voyage de Zoubert Adinani, figure tutélaire respectée, à Tsingoni en juillet.

Peu à peu, le département se réapproprie son Histoire, pour que la politique et la vie de Mayotte au 21e siècle garde du sens et ne perde pas de vue les grands combats de ses aînés.
RR
Le Journal de Mayotte

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