Les premières communes commencent à être dotées pour lancer leur programme de construction dans le primaire. La fin du système de rotation est enfin envisagée. Mais le leader du SNUipp dénonce des prix identiques à ceux pratiqués au SMIAM.
L’île de Mayotte, sinistrée en matière de constructions scolaires, tente de se dépêtrer d’une situation qui pénalise sa jeunesse. Le taux de natalité qui reste élevé, ajouté au flux migratoire rend indispensable l’érection de structures scolaires. Il en manquerait environ 400.
Si le secondaire est couvert par le vice rectorat, ce sont les communes qui doivent financer les écoles du premier degré. Le syndicat intercommunal SMIAM, inefficace, qui en avait la charge étant dissout depuis quelques semaines, les maires reçoivent directement les dotations spéciales de construction et d’équipement des établissements scolaires (DSCES) de l’Etat.
Comme nous l’avons titré ce dimanche , la commune de Dzaoudzi-Labattoir est ainsi une des premières à basculer sous ce nouveau régime puisqu’elle vient de recevoir 1 871 780 euros. Ce sont ainsi 1 671 078 euros qui seront attribués à la construction de 8 classes.
Un montant qui hérisse le poil de Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire départemental du syndicat du premier degré SNUipp : « nous sommes à plus de 200 000 euros la salle de classe, soit, pour une surface moyenne de 50 mètres carrés, à 4 177 euros le m2 là où le prix est de 1 600 euros en métropole ».
Vers la fin des rotations…
Calculette en main, il rajoute l’octroi de mer pour aboutir au chiffre de 2 000 m2, « c’est à dire proche de se que construit le vice rectorat à 2 500 euros, et bien loin des 4 177 euros de Labattoir ! Il n’y a pas de changement par rapport au SMIAM », reproche-t-il, alors que des détournements de fonds sont suspectés au sein de l’ancien syndicat.
D’autant plus que le choix du modulaire, annoncé comme meilleur rapport délai/prix, aurait du faire baisser la facture.
Ce choix de construction, proposé par le préfet Seymour Morsy, a été approuvé par tous les maires comme nous le confirme Said Omar Oili, maire le Labattoir et président de l’association des maires, qui indique que le montant des dotations pour l’ensemble des communes de Mayotte n’a pas été fixé par ses pairs mais par la préfecture : « il faut souligner que les coût de construction sont souvent deux fois plus chers en Petite Terre qui subit les frais de transport ».
Les premières servies ont été les communes qui, comme Dzaoudzi Labattoir détenaient déjà le foncier ou celles qui ne demandaient que de la réfection de l’existant.
Un maire heureux qui entrevoit la fin du système de rotation qui imposait à deux classes de se partager une salle, « avec ces nouvelles classes et la rénovations d’anciennes, nous ne devrions plus subir de rotations fin 2015 ». Sous une condition, « de contenir l’immigration dont nous n’avons aucun signe positif pour le moment ».
Si du côté des coûts Rivo veille, les maires eux réfléchissent déjà à la prochaine étape : la restauration scolaire.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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