Alors que les listes ministérielles sont tombées, notre département n’a plus aucun sportif de haut niveau… Une exception dans l’Outre-mer.
Myriam Mlazahahe n’est plus inscrite sur les listes ministérielles des sportifs français de haut niveau. Son niveau de performance n’est pas suffisant pour la maintenir dans le sommet du sport français. Licenciée au Racing Club de Mamoudzou jusqu’au mois de Novembre, elle est aujourd’hui à Nice et elle disparaît de l’horizon sportif national.
«Myriam, pour moi, elle n’aurait jamais dû partir. Elle a quitté Mayotte en étant Espoir 1 alors qu’elle était dans l’année charnière entre junior et espoir, l’antichambre de l’équipe de France», regrette Sébastien Synave, son ancien entraîneur.
La jeune femme a intégré le pôle espoir de Boulouris, le CREPS, avec un double projet : sportivement, devenir athlète de haut niveau et s’investir dans un BPJEPS option randonnée.
Alors qu’elle était coachée par Sébastien Synave du RCM, elle n’avait pas raté une finale nationale. Depuis son intégration au pôle espoir, c’est la dégringolade. «Ça s’explique facilement, confie Sébastien Synave. Il y a bien sûr l’intégration en métropole qui est compliqué et sportivement, c’est difficile de digérer le volume des entraînements qui lui a été imposé.»
Sportif de haut niveau, une reconnaissance nationale
Avec les résultats décevants de Myriam Mlazahahe, Mayotte se retrouve totalement absente des listes de sportifs de haut niveau français, toutes disciplines confondues. Trois listes de sportifs sont arrêtées par le ministère chargé des Sports, celle des sportifs de haut niveau, des sportifs espoirs et des partenaires d’entraînement.
Le sport de haut niveau représente l’excellence sportive et repose sur des critères bien établis comme la reconnaissance des disciplines sportives, la participation et les résultats des sportifs à des compétitions de référence. Les inscriptions sur ces listes sont valables un an, sauf dans la catégorie Élite pour laquelle cette durée est de deux ans.
Dans l’Outre-mer, même Saint-Pierre et Miquelon (taekwondo) et Wallis et Futuna (handisport) peuvent, chacun, revendiquer un sportif de haut niveau. La Polynésie en compte 3, la Guyane 10, la Martinique 13, la Nouvelle-Calédonie 17, la Guadeloupe 36… et la Réunion 78. Nos voisins sont présents dans des sports très divers tels que la pelote basque, la boxe française, le squash, le volley, le taekwondo, le surf ou encore l’athlétisme.
Où est la relève ?
Même si Mayotte aime glorifier des résultats individuels ou par équipe, le niveau réel de nos sportifs locaux est plus que jamais posé. On est encore loin du niveau de l’élite nationale et plus inquiétant, la relève de Myriam Mlazahahe est encore bien difficile à identifier.
On sait que nos espoirs ont beaucoup de mal à s’adapter à la métropole à une période de leur parcours sportif où ils doivent se sentir en confiance. Les Antilles bénéficient d’un plan qui vise à permettre aux athlètes de rester chez eux en leur permettant de participer à des compétitions régionales (Brésil, USA…) pour les aider à se hisser au meilleur niveau. Même si Mayotte ne dispose que d’un faible nombre d’équipements, notre département aurait sûrement à gagner à l’élaboration d’une telle stratégie alliant l’encadrement local et compétitions régionales (au Kénya, en Afrique du Sud, à Maurice…), pour espérer exister à nouveau dans l’élite reconnue à l’échelle nationale.
RR
Le Journal de Mayotte