Une Mission locale qui mériterait « une taille humaine »

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La Mission locale de Mayotte recevait un hôte de marque en la personne du préfet de Mayotte Seymour Morsy dans son siège social de Cavani. Il a appelé à une restructuration pour une meilleure écoute.

Zakia Dohounzo, Seymour Morsy et Soiderdine Madi
Zakia Dohounzo, Seymour Morsy et Soiderdine Madi

La Mission locale de Mayotte est souvent critiquée pour son manque de dynamisme ce qu’expliquait le conseiller général Soiderdine Madi qui la préside, « la crise économique qui touche beaucoup de jeunes et le déficit en moyens humains pour les accompagner ». De fait, chaque conseiller doit gérer 600 jeunes…

Pour le représentant de l’Etat qui finance 70% du budget de 1,5 million d’euros, plusieurs problèmes doivent être conjurés, et en priorité celui du « pied à l’étrier », la formation initiale de jeunes qui errent souvent plusieurs années avant de s’adresser à ces professionnels qui ne peuvent les orienter efficacement.

Le rôle classique de la Mission locale pourra ensuite être rempli : cibler les formations à offrir, tisser des liens avec les entreprises et cerner le tissu économique en employabilité, « la Chambre de Commerce et d’Industrie peut aussi faire agir son réseau pour les accueillir ».

Sur 4 000 jeunes qui quittent chaque année le système scolaire sans qualification, plus la moitié s’adresse à la structure de Cavani, expliquait la directrice Zakia Dohounzo. Un défi difficile à relever pour le préfet qui appelle à décentraliser sur l’ensemble du territoire, de manière plus radicale que ne le fait la dizaine d’antennes ou de permanence actuelles: « avec une Mission locale à taille humaine, l’écoute est plus facile. »

Des jeunes prometteurs

Sitty (à gauche) relevait les défis du préfet
Sitty (à gauche) relevait les défis du préfet

Les deux mille jeunes dans la nature, « hors radar », doivent être repêchés en appelle Seymour Morsy, « allez sur le terrain pour les capter ».

Une sélection de jeunes diplômés, des filles uniquement, échangeait avec le représentant de l’Etat qui endossait le rôle de conseiller d’orientation, « répétez ce que vous venez de dire en 30 secondes », interpellait-il Sitty, qui s’exécutait avec brio, sûre d’elle qui exerce depuis 17 mois en tant qu’accompagnatrice en émergence de projet à la BGE en emploi d’avenir, et de son projet, « mettre en place à Mayotte les outils découverts lors d’une formation en métropole ».

Autant de parcours autant d’expérience, et évidemment celui de cette jeune fille qui n’a pu évoluer tant qu’elle n’avait pas de carte de séjour. Une loi implacable à Mayotte, mais sur laquelle les indulgences peuvent aller jusqu’à régulariser dans les situations exceptionnelles, sur la demande des encadrants.

Toujours dans son rôle de super conseiller en insertion professionnelle, Seymour Morsy appelait chaque jeune à tracer trois colonnes : « ce que vous voulez faire, ce que vous êtes prêt à accepter et ce à quoi vous vous refusez. Moi, par exemple, je n’ai jamais voulu être préfet et des emplois, j’en ai exercés une vingtaine ! ».

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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