Une manifestation nationale à l’appel de la FSU qui aura malgré tout fait des petits à Mayotte où les enseignants, en union de façade, s’offraient le luxe d’un parcours improvisé.
Ils étaient une grosse centaine à avoir répondu à l’appel national de la FSU (Fédération Sociale Unitaire). Un bon score si l’on considère la difficulté que rencontrent habituellement les revendications nationales à passer l’équateur. Les problèmes locaux rajoutés, auront fait la différence.
Contestation du gel du point d’indice à Paris, demande de points d’indexation de salaire supplémentaires à Mayotte, ces histoires de points s’agrémentaient en métropole de problèmes de classes surchargées, et sur notre île de rythmes scolaires et de plan de construction des écoles.
On le voit, en dehors du point d’indice qui concerne tous les fonctionnaires, les revendications locales touchent surtout le premier degré. Il était donc logique que les deux tiers des manifestants soient issus de ce corps.
Une FSU Mayotte à tête unique
Mais ceci, dans le cadre d’une réflexion de restructuration de la FSU. Jusqu’à présent managée par un trio, Rivo pour le SNUipp, Thierry Wuilliez pour le SNES et Frédéric Muller pour le SNEP, la FSU Mayotte voudrait « mettre en place les instances réglementaires, avec les conseils généraux représentés par un unique secrétaire général », nous explique Rivomalala Rakotondravelo, le secrétaire départemental du SNUipp.
Chaque syndicat proposera alors son candidat. Un challenge quand on connaît les divergences entre les enseignants du secondaire, essentiellement des métropolitains (ex-expat) qui sont en train de lâcher, difficilement, leur ancien statut et les conditions financières liées, et du primaire, représentés par des enseignants locaux davantage préoccupés par les rythmes scolaires et les conditions d’enseignement.
Des lendemains qui chantent
Les trois hommes défilaient donc ce matin. Et décidaient de ne plus respecter l’itinéraire déposé en préfecture. Le rassemblent prévu devant le vice-rectorat à 8h30 devait en effet se déplacer vers le rond point du Commandant Passot, en passant devant le commissariat, pour terminer au Conseil général où se tient actuellement l’Assemblée générale. Les enseignants y sont plus nombreux, 200 environ, et les échanges portent sur le nombre d’élèves par classe et les conditions de travail en général.
Mais la tête de manifestation prenait la direction de la descente Sogea, stoppant une circulation automobile qui a peu l’habitude de subir des blocages sur cet axe, les allers retour entre les ronds points SFR et Passot étant habituellement privilégiés. Une innovation, spécialité jadis à Mayotte, où le plus souvent les circuits des manifestations n’étaient pas déposés, manquement désormais sanctionnable pour occupation illégale de la voie publique.
D’une telle manifestation, Rivo attend quand même des lendemains qui chantent, « sous la forme d’autres rassemblements à venir », alors qu’il indiquait que la FSU serait reçue en préfecture ce mardi à 14h.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte