La grande mobilisation nationale pour aborder les valeurs de la République à l’école a impulsé une démarche particulière dans les établissements. A Mayotte, la vice-recteur travaille avec des associations partenaires et nomme un référent laïcité.
Après les attentats qui ont frappé la France, la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a présenté le 22 janvier, de nouvelles mesures pour mettre la laïcité et la transmission des valeurs républicaines au cœur de la mobilisation de l’École.
Le système d’enseignement français est fondé sur cinq grands principes : la liberté de l’enseignement, la gratuité, la neutralité, la laïcité et l’obligation scolaire. Ces principes sont inspirés de la Révolution de 1789, de plusieurs ainsi que de la Constitution du 4 octobre 1958 qui stipule que « l’organisation de l’enseignement public obligatoire gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat », appuyés par la loi du 9 décembre 1905 portant séparation des Églises et de l’État, mettant en œuvre d’une réelle pédagogie de la laïcité à l’école.
« Au delà de ces principes, l’École de la République est également le lieu de l’apprentissage de la citoyenneté et du « vivre ensemble », capable de former des citoyens éclairés, de transmettre et de faire partager les valeurs de la République », rappelle le ministère de l’Education nationale.
Une réserve citoyenne
Au lendemain des attentas des 7, 8 et 9 janvier, une grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République est lancée autour de 11 mesures phares basées sur l’éducation morale et civique, l’implication des élèves dans la vie des établissements, à des ateliers débats ou sur la mise en valeur de la Journée défense et citoyenneté.
Cette grande mobilisation nationale touche également Mayotte où la vice-recteur Nathalie Costantini indique avoir rencontré les associations la Ligue de l’Enseignement, les CEMEA, TAMA, les associations de parents d’élèves et l’OCCE (Office central de la coopération à l’école), ce jeudi 22 janvier.
En est sortie la volonté de « créer des espaces de dialogue et d’écoute qui dépassent la structure scolaire », sans autre précision que celle de vouloir répondre à la volonté ministérielle de créer dans chaque académie une réserve citoyenne d’appui aux écoles et aux établissements.
Assister les enseignants
Des échanges qui vont nécessiter un appui conséquent au corps enseignant. En effet, comme la ministre a rappelé le 13 janvier aux recteurs et à l’ensemble des responsables académiques : « l’Education nationale ne laissera prospérer aucun comportement contraire aux valeurs de la République. » Encore faut-il les décrypter, ne pas forcément les stigmatiser, et pouvoir proposer un débat constructif.
Il est donc proposé « pour accompagner les personnels dans la gestion de ces événements et ne laisser aucun enseignant démuni ou isolé », de dépêcher dans chaque établissement qui en exprime le besoin, des inspecteurs pédagogiques habilités à les assister dans leur mission.
A Mayotte, les cinq inspecteurs ainsi que les professeurs formateurs (ex-conseillers pédagogiques) sont précisément disponibles pour assurer ce rôle, nous précise le vice-rectorat, qui vient de nommer un référent laïcité, Louis Estienne.
Un groupe de travail départemental est d’ailleurs constitué et a commencé à travailler sur ce sujet.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte