C’est timidement ce mercredi que le secrétaire d’Etat aux transports annonçait, ou plutôt espérait, une diminution des tarifs de l’aérien. Toutes équations bues, l’impact de la baisse des prix du pétrole dans ce secteur semble en effet inévitable.
Depuis juin 2014, le prix en dollar du baril de pétrole est tombé de 60%, pour passer actuellement sous la barre des 50$ le baril. La répercussion ne cesse d’ailleurs de se faire sentir à la pompe où le super a perdu 27 centimes depuis le mois d’août 2014.
Une question restait sans réponse : et l’aérien ? Les territoires ultramarins très dépendants de la métropole, tant par le coût du fret que par les déplacements, n’ont pas vu la répercussion sur les prix des billets, et s’en trouvent pénalisés.
Un parlementaire a enfin abordé le sujet lors des questions au gouvernement ce mercredi. C’est le député martiniquais Alfred Marie-Jeanne qui a interrogé Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat chargé des transports : « Depuis juin 2014, le prix du baril chute de manière vertigineuse, mais les compagnies aériennes qui desservent l’Outre-mer n’en tiennent pas compte ! »
« La roulette russe »
Il mettait notamment en cause la « surcharge carburant » appliquée par les compagnies aériennes. Elles sont, comme leur nom l’indique, destinées à compenser les hausses du prix du baril de pétrole. Le carburant représentant un tiers du coût d’exploitation d’une compagnie aérienne, elle facture jusqu’à 300 euros supplémentaires par billet sur les longs courriers.
Depuis 6 mois, cette surcharge n’aurait donc plus lieu d’être. L’association internationale du transport aérien, représentant 84% des compagnies aériennes de la planète, envisage d’ailleurs la fin des surcharges carburant, selon le site air-journal.fr, qui explique que les bénéfices du secteur aérien pourraient ainsi bondir de 26% pour atteindre un niveau record de 25 milliards de dollars avant impôts en 2015.
Une surcharge qui commence à mettre certains en surchauffe, comme les acteurs du secteur du tourisme, « c’est un peu comme la roulette russe ! », pour les uns, « c’est une escroquerie », déclare même Jean-Pierre Mas, le président du Syndicat national des agences de voyages.
Surtout qu’elle agit à géométrie variable puisqu’en Chine, par exemple, les compagnies aériennes chinoises auraient baissé à quatre reprises depuis septembre dernier leurs surcharges-carburant. Aucune en Europe.
L’explication pour Alain Vidalies tient en deux points : la diminution du prix du pétrole est atténuée par l’évolution de la parité dollar-euros, « à hauteur de 40% » selon le secrétaire d’Etat, et en raison du taux de couverture des compagnies. Toujours pour se prémunir contre les tendances haussières du pétrole, elles font en effet provision de carburant plusieurs mois à l’avance : « Air France a ainsi acheté à 100$ le baril pour couvrir 60% de ses besoins sur 2015, et même 20% en 2016 ».
Logiquement, l’impact devrait donc être effectif avec 6 mois de retard, « dans le courant 2015, il devrait y avoir une répercussion sur le prix du billet sur les longs courriers », indique Alain Vidalies. Plus un vœu qu’une certitude, les parlementaires et les associations de consommateurs ne doivent pas baisser la garde…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
630145 658564Outstanding post, I think blog owners need to larn a great deal from this site its rattling user friendly . 92494