Le projet MANG de protection de la vasière des Badamiers est lancé

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Alors que le territoire est en développement, défendre des Zones humides comme la vasière des Badamiers peut paraître accessoire. Elle est pourtant retenue comme objet d’études parmi 5 sites ultramarins.

Première réunion du comité de pilotage
Première réunion du comité de pilotage

Ces sites sont d’ailleurs souvent le cauchemar des entrepreneurs qui doivent respecter certaines règles avant de poser la première pierre. C’est donc aussi pour en comprendre l’utilité que Cris Kordjee, responsable de l’antenne du Conservatoire du littoral de Coconi a réuni un Comité de pilotage ce mardi.

La réunion de lancement organisée par l’antenne du conservatoire du Littoral de Coconi a réuni 27 participants acteurs de l’environnement (institutions, monde associatif, usagers) et a permis de présenter le contexte de l’étude, de préciser les modalités de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés et d’échanger sur les problématiques qui traversent la vasière des Badamiers ainsi que sur la méthodologie d’élaboration du plan de gestion de la zone.

Cette étude s’inscrit dans le cadre du programme MANG (« palétuvier » en créole), issu d’une volonté nationale forte pour la préservation et la gestion des zones humides littorales des outre-mer. Le Conservatoire du littoral protège déjà un vaste réseau de zones humides littorales en outre-mer (20 000 ha) et assure la coordination de leur gestion auprès de 27 gestionnaires.

Le projet MANG est initié par le GIP Aten (Atelier technique des espaces naturels – pôle de ressources et compétences pour la nature) et le Conservatoire du littoral.
5 sites pilotes outre-mer appartenant au conservatoire du Littoral sont concernés : la Guadeloupe (Marais de folle Anse), Saint Barthélémy (Grande Saline), Mayotte (Vasière des Badamiers) et Guyane (Crique et Pripris de Yiyis).

La plus grande diversité d’oiseaux

Zone humide de Dembéni
Zone humide de Dembéni

Pour Mayotte ce programme concerne la vasière des Badamiers. Labellisé Ramsar depuis 2011, la vasière des Badamiers d’une superficie de 115 ha, est acquise par le Conservatoire du littoral depuis 2003. Sa gestion est confiée au conseil général par le biais d’une convention entre le conservatoire du littoral et le conseil général de Mayotte). Site remarquable par sa haute valeur patrimoniale, écologique, sociale, la vasière des Badamiers accueille notamment la plus grande diversité d’espèces d’oiseaux de Mayotte.

Pour la mise en œuvre du projet MANG, le Conservatoire du littoral a retenu à la suite d’une procédure de mise en concurrence, le groupement Impact Mer associé à GEPOMAY (Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux de Mayotte) localement.

Les objectifs de GEPOMAY sont d’étudier les oiseaux dans leurs milieux, de les protéger et de sensibiliser le plus grand nombre au patrimoine naturel exceptionnel de l’île et notamment à sa richesse « avifaunistique ».

Plusieurs constats ont motivé cette initiative pour les zones humides outre-mer :
– le manque de connaissances des zones humides littorales en outre-mer et de leur fonctionnement,
– le besoin de développer des méthodes et des outils de gestion adaptés tenant compte des caractéristiques propres au site et aux usages,
– l’intérêt de favoriser les échanges d’expériences entre gestionnaires et renforcer leurs compétences pour mieux protéger ces zones.

Fortes pressions urbainesProjet MANG vasière Badamier ©conservatoire littoral

La vasière des Badamiers constitue un important réservoir de biodiversité et représente une zone subissant des pressions fortes :  urbanisation en frange littorale, macrodéchets, fréquentation, déversement des eaux de pluies et eaux usées dans la vasière.
De plus, elle renferme une zone d’alimentation et/ou de repos pour 21 des 22 espèces de limicoles de Mayotte dont le Drome ardéole (VU), et est fréquentée par les sternes voyageuses (reposoir de marée haute) jusqu’à plus de 10 000 individus, ce qui fait de la Vasière des Badamiers, un site d’importance internationale, selon les acteurs locaux.
Elle constitue enfin une zone de refuge, de reproduction et d’alimentation pour les poissons juvéniles et les tortues, grâce aux herbiers.

La 1re phase d’étude porte sur la collecte et l’analyse bibliographique et sur la réalisation de diagnostics complémentaires (notamment sur la qualité de l’eau et des sédiments).

De nombreuses personnalités ont pris part aux échanges : Mdallah Bacar Ousseini, CG service gestion des sites du conservatoire du littoral, Eric Brenner, chargé de mission qualité de l’eau Parc Naturel Marin, Chaïbia SAINDOU responsable mangrove gestionnaire site de la vasière des Badamiers, Franck Charlier (Brigade nature de Mayotte) – Oulanga na Nyamba, Thomas CLAVERIE, docteur en écologie marine, (université de Mayotte) BRGM, naturalistes de Mayotte, M. Issoufi président de la coopérative des pêcheurs de Dzaoudzi, Chamsia élue chargée de l’environnement à Dzaoudzi Labattoir, Yan SAUVALLE, chargé de mission DEAL «Données du Patrimoine Naturel – Education à l’Environnement », Anil Akbaraly CG – chef du service gestion de l’eau, Damien HOUSSIN commandant du port de Mayotte, Eric COMBRIAT officier de port adjoint, capitainerie annexe de Dzaoudzi

Les données produites dans le cadre de l’étude doivent permettre d’améliorer la connaissance des zones humides d’outre-mer grâce à une méthodologie de diagnostic, de définir des objectifs de gestion et mettre en place des suivis efficients, de promouvoir une gouvernance de gestion participative des zones humides, de vulgariser les résultats et faire connaître les enjeux de conservation des zones humides.

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