Février-mars sonnent comme le compte à rebours de l’orientation pour beaucoup de scolaires : quelle filière choisir en fonction de ses capacités, de l’ouverture des secteurs, de la demande à venir dans d’autres ? La Cité scolaire de Bandrélé anticipe en proposant une matinée dédiée à l’information.
Parce que, comme nous le faisait remarquer la chef d’entreprise d’origine guyanaise Carla Baltus, Kourou et sa base spatiale agit comme un aimant sur les jeunes en ouvrant des perspectives, il faut mettre en relief à Mayotte les pôles d’attrait pour la jeunesse.
C’est la démarche de la cité scolaire de Bandrélé où cohabite collège et lycée. Un double objectif : donner des idées aux collégiens par un Forum des métiers, et trouver des débouchés dans l’emploi aux lycéens avec des rencontres professionnelles.
Ces Rencontres de Bandrélé sont les deuxièmes du genre. Et ce sont les élèves qui sont les organisateurs de la logistique, ceux qui ont cette spécialité à leur programme, les 1ère GA1 (Gestion administration) : « nous avons choisi de mettre en valeur la formation de nos CAP Assistant Technique en Milieu Familial et Collectif (ATMFC), pour les aider à trouver des débouchés en entreprise », explique Martoufa qui accueille les visiteurs ce mercredi avec quelques brins de jasmin.
Les CAP sont en effet tous en stage dans les entreprises comme Panima, la Légion, le BSMA, les cuisines des lycées professionnels etc., qui sont aussi de potentiels recruteurs. Ces derniers, les « tuteurs », étaient d’ailleurs présents, « une douzaine pour les 24 élèves », de réjouissait Alain Broyer, dont la particularité est d’être à la fois proviseur du lycée et principal du collège de la cité.
Le prestige de l’uniforme
D’ailleurs, certains élèves ont été recrutés l’année dernière, nous informe Dominique Berleux, Inspecteur de l’Education nationale en charge de l’orientation. Les domaines visés par cette formation sont en effet des secteurs porteurs : « aide à la personne, personnel de maisons de retraite, des milieux hospitaliers etc. »
Les 3e de leur côté, accueillaient les représentants d’un large panel de profession afin d’affiner leur orientation et de ne pas choisir des voies par défaut : boulanger, aiguilleur du ciel, enseignant, marine marchande, aide soignante, mécanicien, éducateur sportif, avocat… Tous se sont mis à disposition des 7 classes de 28 élèves, pour des échanges en petits groupes de 2 à 6, de 40 minutes chacun, « pour approfondir les échanges ». Quelques professionnels étaient déçus de rencontrer peu de jeunes, parfois pas assez motivés.
Une méthode qui permettra aux plus motivés de trouver leur voie. D’autant que, si les fusées font rêver les Guyanais, à Mayotte ce sont les métiers de gendarmes, de pompiers ou d’infirmiers qui ont été les plus demandés. « Nous essayons d’ouvrir aux métiers de la mer et de l’environnement, notamment le Parc naturel marin qui nous accompagne sur plusieurs projets », expliquait Claudine Vandendriessche l’adjointe du principal.
Dominique Berleux, au nom du vice-rectorat, se félicite de cette initiative : « c’est une étape indispensable pour que les élèves construisent au mieux leur projet et leur représentativité des métiers. » Un des points préconisés par le Conseil économique, social et environnemental national dans son dernier avis sur les jeunes ultramarins.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte