Une ligne directe de nouveau annoncée entre Mayotte et Paris

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Une conférence de presse Air Austral se tenait hier après-midi à La réunion, pour une annoncer ses prévisions d’investissements : de nouveaux appareils assureront une liaison directe Mayotte-métropole à l’horizon mai 2016. Le redressement de la compagnie permet d’y croire.

Marie-Joseph Malé
Marie-Joseph Malé

La desserte de Mayotte depuis la métropole par Air Austral impose un transit par La Réunion. Cette perte de temps et d’énergie pour les voyageurs, oblige également les appareils à descendre au sud pour remonter au nord. Seule Corsair propose un direct Paris-Mayotte, qui ne l’est plus dans l’autre sens avec une escale imposée à Madagascar.

Une liaison directe vers la métropole, Mayotte en rêve… L’ex-président du directoire d’Air Austral, Gérard Ethève, l’avait annoncé en 2011 à bord de B 777 200LR, susceptibles de décoller avec le plein de carburant depuis la courte piste de Pamandzi. Un appareil avait d’ailleurs fait un atterrissage-test sur l’île. Mais le déficit de 24 millions d’euros de la compagnie avait tué ces velléités dans l’œuf, et Gérard Ethève a été débarqué.

Ce mardi, la conférence de presse qui se tenait à La Réunion, réunissait le président du directoire d’Air Austral, Marie-Joseph Malé, et le président du conseil de surveillance, Didier Robert.

Des liaisons directes deux à trois fois par semaine

Ce dernier, en tant que PDG de la Sematra, groupement d’actionnaires majoritaires dans l’actionnariat d’Air Austral, avait été nommé à la tête du Conseil de surveillance de la compagnie lors de l’élaboration du plan de redressement. Mais sa troisième casquette de président de région, l’amenait à prendre des décisions génératrices de conflits d’intérêts, comme ce fut le cas pour les fonds de continuité territoriale.

C’est du moins ce que penserait la Cour des comptes dans un rapport à venir. Si Didier Robert a annoncé sa démission du conseil de surveillance, il reste malgré tout président de la Sematra et du Conseil régional. Sans changer de main, la gestion de la compagnie dépendra d’un conseil d’administration et non plus d’un duo directoire-conseil de surveillance.

Grâce à un bénéfice retrouvé de 4,3 millions d’euros de résultat net, la compagnie décide d’investir. Dans un premier temps, deux Boeing B787-800, dits « Dreamliners », d’une capacité de 262 sièges seront achetés, dont l’un affecté en mai 2016 à une liaison directe Mayotte-Paris, « deux voire trois fois par semaine ». Le second livré en octobre, renforcera la desserte de La Réunion vars Bangkok et vers l’Inde.

Un coup dur pour Newco

Le Boeing 777 200LR lors de son atterrissage à Mayotte
Le Boeing 777 200LR lors de son atterrissage à Mayotte en août 2011

« Le B787-800 est un appareil nouvelle génération aux performances encore inégalées », annonce la compagnie : « Muni de fonctionnalités innovantes avec un empennage entièrement réalisé en carbone, il permet entre autres une réduction considérable de la consommation en carburant ainsi que des émissions de CO2. »

Une ligne directe est également annoncée entre l’aéroport de Pierrefonds à La Réunion et Rodrigues.

Des annonces qui contrarient les projets de Gérard Ethève sur au moins deux points : l’ex dirigeant d’Air Austral avait monté de son côté un projet de liaisons entre La Réunion et Paris, qui permettait une desserte directe depuis Mayotte. Il s’agissait avec « Newco » de redynamiser l’aéroport de Pierrefonds et de proposer aux Mahorais des prix 20% moins chers,  dans une logique de compagnie low-cost.

Si la nouvelle d’une liaison directe est accueillie favorablement à Mayotte, l’histoire montre qu’il faut rester prudent : les prix du carburant, plus élevé à Mayotte qu’à La Réunion, ont déjà changé la donne, et on ne sait pas encore précisément comment se concrétisera la nouvelle entité née de l’absorption de Corsair par le groupe Dubreuil qui a annoncé lui aussi l’acquisition de nouveaux appareils, cinq A 350.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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