Le Comité du tourisme installe des artisans dans son vaste hall. En plein cœur de Mamoudzou, le CDTM veut ainsi promouvoir les créateurs et donner à voir leurs techniques.
Andhumati est confortablement installée sur une natte dans le hall du Comité du tourisme. Ce matin, elle est partie tôt de Boinadza, à côté de Bouéni, pour rejoindre Mamoudzou. Derrière elle, des piles de tissus qu’elle a elle-même brodés. Les visiteurs s’approchent, la regardent travailler et posent des questions sur ses gestes qu’elle a évidemment appris de sa mère.
«Résélé», «pétadamba»… Andhumati explique les broderies à la Mahoraise. «A Mada, elles brodent directement le tissu. Nous, on fait d’abord le dessin et un faufilage. Ca prend beaucoup de temps mais c’est beaucoup plus solide et ça résiste au temps», explique la brodeuse qui prend le temps de répondre à toutes les demandes. Après la broderie, un lavage, un repassage et un découpage sont autant d’étapes nécessaires pour achever une pièce.
Ce matin, Andhumati participe à la première présentation des savoir-faire des artisans mahorais au Comité du tourisme. L’opération s’appelle «Bweneso» (exposition en langue mahoraise) et permet à une petite trentaine d’artisans membres du CDTM de se relayer par groupe de 4 pour présenter leurs productions et leur travail.
Leurs créations restent pendant un mois, disponibles à la vente, et chaque dernier samedi du mois, les artisans seront présents pour fabriquer sur place.
C’est donc un nouveau rendez-vous qui s’installe, sur le modèle du marché rural de Coconi qui accueille le public chaque premier samedi du mois.
Toutes les créations artisanales de Mayotte
Au fil du temps, ce sont des créateurs très différents qui vont se succéder : sculpteurs, peintres, transformateurs de produits agricoles (jus, confitures…), bijoutiers, créateurs de parfums… «Pour le CDTM, l’objectif et aussi de faire venir de nouveaux artisans. Nous voulons les accompagner pour mettre en valeur leurs produits à Mayotte et bien au-delà. Car les membres du comité sont prioritaires pour participer aux foires et aux salons sur lesquels Mayotte est représentée», explique Mouniati Ahamed, chargée de projet au CDTM.
A l’autre bout de la salle, Ali Hassan Mcolo est venu avec ses objets fabriqués en bambou, avec de la coco et même du baobab. Il travaille le bois et conçoit des boites, des bougeoirs ou encore des ustensiles de cuisine dans son atelier de Kawéni. Lui, a commencé à travailler avec son frère et peu à peu, il a conçu des objets de plus en plus sophistiqués qui peuvent, aujourd’hui, atteindre des prix élevés. Mais comme la qualité est là, il n’a aucun mal à trouver ses clients. La preuve, ce samedi matin, il a vendu de nombreuses belles boites en coco ou en baobabs en moins de 2 heures.
Le CDTM a déjà prévu le programme des artisans jusqu’à la fin du mois de juillet. Une autre date est d’ores et déjà arrêtée : le grand rendez-vous du salon du tourisme est prévu les 18 et 19 septembre 2015.
RR
Le Journal de Mayotte