Les bornes vertes, jaunes et bleues du Tri-O font déjà partie du paysage mahorais. Un paysage qui devrait être le grand gagnant, avec un premier bilan jugé positif par les dirigeants d’Eco Emballages.
Younoussa Bamana du haut de son portrait n’en croyait pas ses yeux : l’hémicycle du conseil général se prêtait à un show, pas tout à fait à l’américaine, mais le rythme y était : scène dressée, spots aux couleurs vives… On pouvait presque penser que le maire de Koungou cramponné à son micro, allait nous pousser un « Que je t’aime » à la Johnny Hallyday.
En fait, ce seront les enfants qui feront le spectacle après que les grands aient parlé de tri des déchets et d’Eco Emballages. Car c’est bien cette société qui faisait le show en accueillant pour sa première bougie mahoraise le délégation de personnalités venue spécialement de Paris, pour découvrir comment se déroule sur ce petit bout de caillou la révolution du traitement des déchets.
Une société à but non lucratif comme le rappelait Eric Brac de la Perrière, son PDG dont le discours au préambule shimaoré a été très apprécié. Il rappelait les « progrès immenses de Mayotte qui ne font que commencer avec en un an l’implantation de 54 Tri-O, « nous allons monter à 150 voire 320 colonnes d’apport volontaire à terme ».
« Petit à petit, l’oiseau fait son nid »
Ce sont ainsi en un an, 233 tonnes d’emballages ménagers qui ont été collectées, 66 tonnes d’acier et d’aluminium (l’équivalent de 725 000 boites de conserve), 80 tonnes de bouteilles et flacons plastiques (l’équivalent de 2 millions de bouteilles d’eau), 97 tonnes de verre (l’équivalent de plus de 200 000 bouteilles).
En écho, les bouénis des groupes de chants entonnaient « petit à petit, l’oiseau fait son nid », alors que le PDG d’Eco Emballages évoquait le tri en amont à la maison, « il faut le voir comme un allié, non comme une contrainte ».
Auparavant, Assani Saindou Bamcolo, le président du Syndicat de traitement des déchets, le SIDEVAM 976, s’engageait à recruter des emplois d’avenir au sein de la structure, et grâce à l’évolution du secteur, envisageait encore plus : « cent emplois directs au SIDEVAM ». « Mayotte est belle et pour qu’elle le reste, elle doit être propre », concluait celui qui est aussi maire de Koungou, qui gagne peu à peu en propreté.
Ce sont les jeunes qui ont provoqué sourires et rires : une petite troupe de théâtre de Dzaoudzi qui mimait le jugement dernier en envoyant tous les mauvais comportements en enfer, avec le ton moralisateur des adultes qui savent inculquer le sens du devoir chez les enfants, « mais vous-même, qu’avez-vous fait pour la planète ? », interrogent les enfants…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte