Les résultats du mouvement des personnels du 1er degré viennent d’être communiqués et sont transmis par le syndicat SE-UNSA qui alerte : « Le compte n’y est pas ! « . Des enseignants ont quitté l’île par peur de perdre leur académie d’origine selon le syndicat.
Les enseignants du premier degré ont désormais droit à une permutation informatisée à Mayotte pour changer de département. Mais si l’année dernière à la même époque on comptait 70 arrivées pour 72 départs, cette année, ils sont 80 à partir contre 66 entrants…
Pour Eric Hourcade, secrétaire général du SE-UNSA Mayotte, la situation s’explique par le flou qui a perduré sur la possibilité de retour dans l’académie d’origine. Certains enseignants ont effectivement cru qu’ils perdaient cette possibilité en restant une année de plus. Des doutes légitimes et provoqués selon le syndicat par « les positions tenues par les services des départements d’origine entre juin et octobre 2014 ».
Pour contrer la tendance, le syndicat local et sa section nationale avaient produit un courrier de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Daté du 28 octobre 2014, il précisait que « les enseignants affectés à Mayotte auront la possibilité, s’ils le souhaitent, de retourner dans leur académie d’origine, et ce, de manière pérenne ». Cela n’aura pas suffi » à enrayer ce mouvement de repli sur soi », déplore le syndicaliste.
La JDM avait notamment rapporté le témoignage d’une enseignante du premier degré qui craignait, en restant à Mayotte, de passer en queue de liste pour retrouver son académie de la Martinique.
La section du SE-UNSA Mayotte considère qu’à un moment décisif où les chantiers de l’éducation prioritaire et de la formation initiale et continue sont désignés par la vice-recteur comme essentiels, ces résultats des permutations informatisées révèlent les grandes difficultés de l’Éducation nationale à attirer les collègues sur ce territoire « si attachant ».
Les mouvements complémentaires de fin d’année (Ineat/exeat) sont attendus pour savoir si la tendance se confirme : « Espérons que les services du VR trouveront les arguments pour combler ces déficits et faire venir les formateurs et enseignants spécialisés dont l’île a tant besoin », conclut Eric Hourcade.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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