Les transports en commun s’adaptent enfin aux handicaps

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C’est la dernière fierté de Carla Baltus : assurer une formation pour que les chauffeurs de bus puissent transporter des personnes en situation de handicap dans des véhicules adaptés. Une nouvelle étape dans une mise aux normes aussi vaste que nécessaire.

Carla Baltus (à gauche) avec le formateur Jean-Marc Granvarlet et les représentants de Toioussi, Moinécha Boina, Chiu Chi-On et Pierre Legrand
Carla Baltus (à gauche) avec le formateur Jean-Marc Granvarlet et les représentants de Toioussi, Moinécha Boina, Chiu Chi-On et Pierre Legrand

Carla Baltus est une femme d’affaires à multiple casquettes. Elle est d’abord à la tête d’une vaste compagnie de transport qui compte une quarantaine de bus, de 9 à 60 places. Présidente du syndicat des taxis et de transporteurs, on la retrouve aussi au Medef, à Pôle emploi, à la Caisse de sécurité sociale, au CESEM, au Centre de gestion… l’entrepreneuse originaire de Cayenne est active et impliquée dans un nombre incroyable d’institutions (voir son portait complet dans le JDM édition payante du 18 février).

Sur le parking de Jumbo Score, ce vendredi, elle venait assister à ce qui est sa dernière grande fierté : une formation organisée pour une vingtaine chauffeurs de bus, des conducteurs accompagnateurs de personnes à mobilité réduite. «Jusqu’à présent, le transport des personnes en situation de handicap ne se fait pas aux normes. Maintenant, on rentre dans les règles», explique Carla Baltus.

Apprendre les bons gestes pour la sécurité de tous
Apprendre les bons gestes pour la sécurité de tous

Apprendre les bons gestes

Sa compagnie de transport a été la première équipée de véhicules adaptés. Ce sont des bus qui permettent d’accueillir cinq personnes en fauteuil (UFR, usagers en fauteuil roulant) dans des conditions de sécurité maximale. Et ce vendredi, sa société de formation «Centre Mahoré atout formation*» était la première à dispenser à ces chauffeurs, les techniques pour assurer ce service particulier auprès de ces clients.
«C’est un véhicule très modulable et de haute technologie. Les chauffeurs doivent apprendre à faire monter les usagers et les règles d’arrimage», relève Carla.

Des procédures de sécurité à respecter pour bloquer les fauteuils et sécuriser les personnes
Des procédures de sécurité à respecter pour bloquer les fauteuils et sécuriser les personnes

Pour pousser une personne en fauteuil sur la rampe, le geste doit en effet être précis pour ne pas se briser le dos ou risquer de faire tomber l’usager. Quant aux blocages des fauteuils et aux ceintures de sécurité, la diffusion d’un crash-test va permettre à ces chauffeurs d’en comprendre l’absolue nécessité.

Le début d’une mise aux normes

La vingtaine de conducteurs formée sur deux jours est salariée de Matis. Car le secteur des transports évolue profondément depuis la départementalisation. Les besoins spécifiques des personnes à mobilité réduite (et des personnes qui les font voyager) sont désormais mieux pris en compte, dans le transport scolaire comme dans le quotidien, même si beaucoup reste à faire… dans tous les secteurs.

Les chauffeurs autour de leur formateur. Un nouveau service améliorer pour les personnes à mobilité réduite
Les chauffeurs autour de leur formateur. Un nouveau service améliorer pour les personnes à mobilité réduite

Pierre Legrand de l’association Toioussi, qui accueille et accompagne des jeunes porteurs de handicaps et de déficiences, était de passage sur le parking de Jumbo ce vendredi. Ce bus est en effet destiné aux besoins de la structure : «La démarche est très vaste. Elle va de la mise aux normes de nos établissements, ce qui n’est pas facile à Mayotte, à ces nouveaux moyens de transport. Ce bus est un plus grand confort pour les personnes mais il ne va pas simplifier le parcours entre la maison et le véhicule.»
L’espace public, à Mayotte, est en effet loin d’être pensé pour tous ceux qui ont des difficultés à se mouvoir.

Un BTS transport

La mise en service de ce bus est une nouvelle étape pour Carla Baltus qui, bien sûr, voit plus loin. Elle en imagine déjà un deuxième, même si le coût (90.000 euros) a de quoi freiner des ardeurs. Elle veut aussi mettre en place d’autres formations : ambulanciers, manutention portuaire ou BTS transport… Le secteur de la logistique et des transports est promis à un grand développement. Et Carla Baltus sera là.
RR
Le Journal de Mayotte

*La société est la représentante à Mayotte de l’AFTRAL, Apprendre et se former en transport et logistique

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