Renflouage de la pilotine du port à Longoni

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Ce n’est pas une opération si courante : la pilotine du port de Longoni vient d’être renflouée grâce à une technique bien rodée. Ce sont des parachutes qui l’ont aidée à remonter à l’air libre.

La pilotine par prés de 20m de fond. Les opérations de renflouage commencent
La pilotine par prés de 20m de fond. Les opérations de renflouage commencent (Photo D.R.)

Le bateau qui sert à déposer les pilotes à bord des navires de commerce et à les récupérer, a sombré dimanche dernier. Les causes de l’accident sont toujours recherchées, mais on en sait un peu plus grâce aux opérations de renflouement.

Elles ont commencé à 16 heures ce mardi par la descente de quatre plongeurs, trois de STMM (Services et travaux maritimes de Mayotte) et un de la société Jifmar, par 19,70m de fond, où reposait la pilotine. Ce sont eux qui nous font revivre ce moment auquel nous n’avons pu assister.

Les plongeurs vont d’abord amarrer sur les taquets à l’arrière du bateau deux parachutes de 5 tonnes, dont la bâche mesure 5m. A l’avant, un « chameau », une sorte de boudin, de 5 tonnes également, doublé d’un parachute de 500 kg, « au cas où ». L’avant et l’arrière sont reliés par un palan en forme de patte d’oie, à l’extrémité de laquelle est fixé un petit parachute de 2 tonnes.

Une fissure prés du jet

Encore entre deux eaux
Encore entre deux eaux (Photo D.R.)

C’est lui qui va commencer à soulever l’ensemble, afin de s’assurer dans un premier temps que le point d’équilibre du bateau a été trouvé : « il faut procéder en deux étapes. Sinon, l’air se dilate dans les parachutes au fur et à mesure de la montée qui va s’accélérer sans que l’on puisse contrôler que l’un d’entre eux ne se décroche pas brutalement en arrivant à la surface. Le bateau pourrait ensuite basculer et couler », explique un des plongeurs.

Sous l’eau, ce sont eux qui gonflent les parachutes en ouvrant peu à peu, à la demande, les vannes les unes après les autres, reliées à un compresseur à la surface. La pilotine décolle, reste stable entre deux eaux, puis est remontée malgré les tonnes d’eau contenues dans sa coque et ses superstructures.

Sortie de l'eau grâce au stacker du port
Sortie de l’eau grâce au stacker (Photo D.R.)

Des photos montrent une fissure dans la coque, proche du jet bâbord, qui aurait provoqué la voie d’eau. Les pompes qui se sont alors déclenchées automatiquement n’ont pas pu étaler le volume de liquide.

La pilotine est au sec. Les experts vont pouvoir se pencher sur les causes de l’avarie.

Anne Perzo-Lafond

Fissure prés du jet bâbord (D.R.)
Fissure prés du jet bâbord (D.R.)

Le Journal de Mayotte

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