Blocage des routes par les salariés d’IBS : « nous attendons des excuses du préfet ! »(actualisé)

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Deux revendications sont avancées par les salariés du carriériste IBS qui bloquent les ronds-points stratégiques de Mayotte : des excuses du préfet pour l’éviction d’un délégué du personnel d’une réunion et des garanties pour leur avenir.

Les salariés de l'entreprise
Les salariés de l’entreprise

10h40 : levée du barrage de Longoni

10h30 : les salariés sont informés qu’ils seront reçus à la Dieccte et lèvent les barrages à Kawéni puis à Combani

7h : Les alentours des ronds-points de Kawéni, Longoni et Combani ne sont que de longues files de voitures et de camions, immobilisés en plein soleil. Tracteurs et engins de la société IBS-Hold Invest, ont été déployés par les salariés mécontents.

Le blocage intervient dans un contexte de reprise de la carrière exploitée jusqu’ici par IBS (Ingénierie Béton Système) à Kangani (commune de Longoni). Le contentieux entre le propriétaire du site, Frédéric d’Achery, et le directeur d’IBS, Théophane Narayanin, dit « Guito », avait débouché sur un jugement d’expulsion, jusqu’alors jamais exécuté par la préfecture.

Plutôt que de risquer de laisser perdurer une situation minée, le préfet Morsy avait choisi la voie de la négociation entre le repreneur éventuel, Vinci, et IBS. Une réunion s’est d’ailleurs tenue ce mercredi en préfecture. C’est cette rencontre qui aurait mis le feu à des poudres déjà très sèches : « lorsque notre représentant du personnel mahorais, Saïd Baharou, s’est présenté avec la délégation d’IBS, le préfet lui a dit, si vous n’êtes pas sorti de cette pièce d’ici 3 minutes, c’est moi qui m’en vais. Mais il a accepté qu’un délégué mzungu (métropolitain) reste ! » retrace Mario, un salarié réunionnais de l’entreprise, parlant de racisme.

D’accord sur le fond pas sur la formeJe suis IBS

Des excuses, c’est ce qu’ils demandent, mais surtout, une réponse à leurs questions sur l’avenir de l’entreprise : « y aura-t-il des licenciements si IBS quitte Kangani ? Nous avons tous des crédits sur le dos ». Les clauses d’une reprise éventuelle garantissaient l’emploi, et IBS a l’opportunité de basculer vers un autre site de la même commune, mais les salariés veulent davantage de garanties, « la certitude que les 200 salariés seront gardés ». Ils sont soutenus par le collectif d’entrepreneurs 976.

Une pression qui va dans le sens du combat de toujours de la direction qui n’a jamais voulu lâcher Kangani et les investissements qui y ont été réalisés, « mais nous n’approuvons pas la forme que ça prend », indique le directeur David Nagard qui, en tant que délégué du personnel lui-même, confirme l’éviction du délégué du personnel mahorais de la préfecture, « nous n’arrivons plus à discuter avec nos salariés depuis », indique-t-il.

« Nous allons préparer le carry massalé en attendant ! », prévient Mario à l’adresse des gendarmes dans une ambiance pour l’instant très bon enfant. Au rond-point de Longoni, tous arborent un tee-shirt « Je suis IBS », « on l’avait fait faire juste après les évènements de Charlie, en préparation d’un éventuel combat à mener », clament les salariés.

Les ambulances traversent, mais les automobilistes coincés dans leur voiture commencent à trouver le temps long.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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