Les hippocampes de l’océan Indien victimes de l’appétit sexuel des Chinois

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Le petit cheval des mers est l’objet de trafics de la part de braconniers qui continuent de piller les trésors naturels de Madagascar. Une nouvelle fois, le marché chinois, où on lui prête des vertus aphrodisiaques, est la cause de ce commerce illicite.

Voici un trafic qui n’avait pas beaucoup fait parler de lui jusqu’à cette prise effectuée par les douaniers de l’aéroport de Roissy Charles de Gaule. En février dernier, la saisie est spectaculaire : pas moins de 19.000 hippocampes sont trouvés par les douaniers français dans un colis en provenance de Madagascar. Sa destination : Hong Kong.

Depuis, pas une semaine ne passe sans que de nouvelles interceptions aient lieu. Cinq kilos d’hippocampes sont découverts sur deux Chinois à l’aéroport d’Antananarivo, trois autres kilos quelques jours plus tard toujours dans les bagages de soute de ressortissants Chinois en partance pour Hong-Kong… Plus de doute, il s’agit bien d’un marché organisé, nous apprend la presse malgache.

Les Chinois ont besoin d’aphrodisiaques

L’hippocampe fait partie des espèces menacées d’extinction par la Convention CITES sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvages. Son niveau de protection dépend des différents territoires dans lesquels vit l’animal et Madagascar l’a classé dans ses espèces protégées. Dans la Grande Île, son commerce est donc formellement interdit.

Un hippocampe de l'aquarium de Vannes en Bretagne (crédits: wiki commons)
Un hippocampe de l’aquarium de Vannes en Bretagne (crédits: wiki commons)

Cinq espèces d’hippocampes, dont la particularité est la ponte des œufs par les mâles, sont répertoriées à Madagascar. Le petit cheval des mers évolue dans les herbiers sous-marins et malgré les interdictions, il est régulièrement pêché sur les côtes malgaches. Les pêcheurs les ramassent le plus souvent à marée basse avant de les faire sécher. Les usages locaux sont traditionnellement nombreux, en décoction dans le rhum pour des effets aphrodisiaques qui n’ont jamais été démontrés ou en pendentif pour faire fuir les mauvais esprits.
Mais ils sont donc à présent essentiellement destinés aux exportateurs chinois, comme les tortues ou le bois de rose.

A un peu plus de dix euros pièce, la valeur totale du paquet saisi à l’aéroport de Roissy est estimée à 200.000 euros… Pas sûr, dans ces conditions, que le braconnage s’arrête rapidement.
Le JDM.

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