Harcèlement ou dénonciation calomnieuse: les sombres années Only en justice

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CARNET DE JUSTICE DU JDM. La période était flamboyante pour l’opérateur téléphonique Only à Mayotte. Au début des années 2010, le chiffre d’affaires de la société OMT, qui exploite la marque, est multiplié par 3. L’instauration d’un système de commissions a boosté l’efficacité des équipes. Pourtant, en interne, l’ambiance n’est pas à la fête.

Salle d'audience code pénalSi on en croit 4 cadres de la direction d’alors, le directeur de la société fait vivre un cauchemar à ses équipes : persécution, harcèlement moral, injures, sarcasmes voire racisme, le climat de travail est épouvantable. A tel point que les cadres vont rédiger des attestations qui vont être utilisées par la direction du groupe pour enclencher une procédure de licenciement à l’encontre du directeur de la succursale de Mayotte.
Sur la base de ces documents, d’autres plaintes sont également déposées par le groupe pour harcèlement moral et port d’arme illégal.

Ce sont donc ces documents mais également leurs dépositions devant les policiers que les 4 membres de l’encadrement ont dû justifier à la barre du tribunal correctionnel ce mercredi. L’ancien directeur les poursuit pour «dénonciation calomnieuse».

Salle d'audience A la barreFaire surgir le doute

Ce mercredi, le tribunal a pris le temps de revenir avec chacun d’eux sur l’ambiance qui régnait dans la société de 2011 à 2013 au moment où les quatre cadres travaillaient au même étage que leur directeur. Et c’est surtout un interrogatoire serré auquel s’est livré Me Abla. L’avocat de l’ancien directeur va tenter de trouver des incohérences, des contradictions, des mensonges… Il va tenter par tous les moyens de faire surgir le doute sur les écrits et les paroles des 4 salariés.

A la barre, pourtant, ils font face. Le premier parle de pressions injustifiées et d’agressions verbales. Des accusations de racismes sont également portées et confirmées par une autre prévenue. A l’entendre, le directeur considérait les Mahorais, dotés d’un «petit cerveau», comme étant «incapables de réfléchir».
«Il arrivait des fois complètement bourré, il perdait les pédales et avaient des comportements bizarres vis-à-vis des collaborateurs. Il était tyrannique», affirme une salariée poursuivie.

Mensonges ou vérité

Porte de la salle d'audience du TGI de MamoudzouSelon les prévenus, le patron était capable d’envoyer des salves de mails, parfois plusieurs par minutes, pour demander d’exécuter certaines tâches, «une fois, j’ai reçu 43 mails en 43 minutes !» insiste une salariée.
Et puis, l’homme pouvait faire peur, avec son arme qu’il exhibait parfois. «J’ai été mercenaire, porter une arme et tuer quelqu’un, ça ne pose aucun problème», aurait-il déclaré à une salariée.

Pour Me Abla, toutes ces affirmations ne sont que des mensonges. Les quatre salariés seraient manipulés par une direction qui aurait souhaité se débarrasser du patron de la filiale mahoraise.

Me Akhoun, l’avocat des 4 salariés, défend sans rien lâcher l’honnêteté de ses clients qui tentent, plusieurs années après les faits, de se souvenir de moments précis pour rendre compte de ce qu’ils ont subi. Une vérité conte une autre, la décision sera rendue le 6 mai prochain.
RR
Le Journal de Mayotte

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