Avec 10 mn de retard, l’avion de la ministre des Outre-mer s’est posé sur le sol mahorais ce vendredi 24 avril. Après avoir salué son comité d’accueil au rythme des mbiwis, George Pau-Langevin a pu rencontrer le nouveau président du département. De jeunes médiateurs se sont aussi présentés.
Premiers échanges avec le préfet Seymour Morsy et avec Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes à l’étage de l’aérogare.
En bas de l’escalier, une majorité de femmes l’attendait : les conseillères municipales de Dzaoudzi et Pamandzi, Fatima Souffou et Soihirat El Hadade et Ramlati Rali adjointe au maire et ancienne maire de Pamandzi, ainsi que les maires de Pamandzi et Dzaoudzi Labattoir, Maanfourou Said Ali et Said Omar Oili.
Une allée d’honneur de mbiwis et la ministre est montée à bord du bateau-navette de la préfecture pour se rendre au conseil départemental. Elle y a répondu à quelques questions de journalistes sur le climat social: « Mayotte est dans une phase d’évolution très rapide, mais chacun peut voir que l’Etat y met les moyens. Notre volonté est de permettre aux Mahorais d’être à égalité avec les autres Français ».
A l’issue des échanges avec le président Ramadani à qui elle confiait sa déception d’avoir dû reporter son voyage, aucun des deux ne commentait vraiment les sujets abordés.
Des médiateurs qui circulent dans les communes
C’est à Cavani, au siège de l’organisme de formation OIDF que la ministre sortira son calepin pour noter les actions entreprises pour prévenir de la délinquance dans les quartiers : un dispositif de médiateurs de proximité, mis en place par l’association PEPS, émanation de l’OIDF et de la Dieccte (Direction du travail et de l’emploi), et qui œuvre dans 11 communes sur 17.
Un projet qu’avait porté Sylvie Especier lorsqu’elle était encore sous-préfète à la cohésion sociale de Mayotte: « je suis heureuse de voir que cela fonctionne », nous glissait-elle.
PEPS est ainsi devenu l’employeur de Contrats uniques d’insertion (CUI), financés à 100% par l’Etat: 95% par le système en vigueur sur ces contrats, et 5% au titre du Fonds de prévention de la délinquance, habituellement du domaine des communes, auxquelles s’est substitué volontairement l’Etat.
Une population rassurée
Si on peut déjà les voir munis de leurs gilets fluo, ils seront 191 à assurer trois fonctions dans les communes : une présence préventive aux abords des écoles, dans les espaces publics et un rôle de médiation auprès de la population en repérant les situations à risque et en étant formés pour les gérer.
« Nous avons été exigeants dans les profils avec des formations et des entretiens individuels », explique Valérie Pivalent, la responsable de PEPS. Les médiateurs ont ensuite échangé avec la ministre, confirmant que « la population est rassurée par notre présence », et réclamant la pérennisation de l’action, « c’est un bon travail pour moi et utile pour ma commune ».
Sada, Koungou, Dembéni, Bandrélé, Petite-Terre, Chiconi, OUangani, Boueni, Tsingoni, Mtsamboro et Mamoudzou peuvent bénéficier de la présence de ces médiateurs de proximité.
« Les jeunes ne peuvent plus partir en cours la peur au ventre », répondait George Pau-Langevin, votre jeunesse est à la fois un atout et une difficulté dans les situations difficiles. J’espère que lors d’une prochaine visite, on me dira: ‘ils ont fait un travail formidable’. Si ça fonctionne, il est bien évident qu’on le pérennisera ».
La ministre passe donc la nuit à Mayotte, et se rendra demain à Chirongui… tiens ! Une commune qui n’a pas intégré le dispositif PEPS !
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte