Un satisfecit délivré par Edigio Canciani, chef de l’Unité française de la direction générale de l’emploi à la Commission européenne. Plutôt encourageant pour un département que l’on donnait perdant sur cette première programmation européenne.
Dans le cadre du Comité de suivi de ces Fonds européens de la période 2014-2020, une délégation de la Commission européenne est actuellement à Mayotte. Ils étaient entourés dans un hémicycle Younoussa Bamana rempli ce vendredi matin, par les autres membres de ce comité : les autorités locales, les partenaires économiques et sociaux, les organismes porteurs de projets, des représentants de la société civile.
Il s’agissait de faire le point sur l’état d’avancement des différents fonds. C’est l’Initiative Emploi Jeune (IEJ) qui sert un peu de cobaye. Adopté en juin 2014 pour deux ans, 63% des 10 millions d’euros de son enveloppe sont programmés, « et le reste sera engagé d’ici juillet », complète Edigio Canciani, « je suis très content parce que Mayotte est un territoire vierge dans ce domaine. Elle vient de montrer qu’elle sait consommer des fonds européens ». C’est la Direction générale pour l’emploi et la formation professionnelle qui a supervisé la mise en place de ce fonds.
« Remise aux normes de 10 PMI »
Les 30% de projets restant à boucler à l’IEJ sortiront du conseil départemental, selon Mohamed Sidi, vice-président de la coopération décentralisée et aux Affaires européennes : « la remise aux normes des 10 Protection maternelle infantile, et la formation de 400 jeunes ». Le conseil départemental annonce des projets FEDER : « le transport interurbain et l’acquisition de deux amphidromes ».
Le Comité de suivi est co-présidé par le conseil départemental et la préfecture qui est l’autorité de gestion sur l’ensemble des fonds FEDER (Développement économique, 148 millions d’euros), FES (social, 65,5 M€), FEADER (Agriculture, 60 M€), FEDER-CTE (Coopération territoriale, 12 M€), FEAMP (Pêche, 3,2 M€).
L’adoption du règlement intérieur du Comité de suivi de ces fonds a été une formalité, avec juste le rajout d’une clause permettant à la co-présidence Etat-Conseil départemental de trancher en cas d’absence de consensus sur un projet.
L’évolution de l’ensemble des fonds est plutôt positive, selon les membres de la délégation, « les appels à projet du FSE progressent sur les thèmes de l’inclusion, de l’emploi, de la formation ».
Michel Dewit, Direction générale des affaires régionales de a commission européennes, explique que pour aller plus vite, certains projets du FEDER ne passeront vraisemblablement pas par des appels à projet, mais par des ouvertures de guichets : « ça s’explique aussi par les dossiers qui sont déjà connus, comme l’assainissement et qui font partie de Plans ». Sous réserve de critères de sélection stricts. Les deux-tiers des projets sont fléchés, précise-t-il, « ils répondent notamment aux besoins en offre médico-sociale et le haut et très haut débit, nous sommes en bonne voie ».
Sur les secteurs de la pêche et de l’agriculture, tout est encore à faire. Ainsi, sur le Fonds agricole (FEADER), « contrairement aux autres DOM, Mayotte doit encore programmer des infrastructures agricoles. Nous sommes conscients des priorités. Sur cent opérations, quarante projets sont sélectionnés, notamment en formation et en investissement. 40 millions d’euros de dépenses sont déjà programmés », souligne Maria Fuentes, Direction de l’agriculture à la commission européenne.
Le Comité de suivi se réunira deux fois par an, sous la présidence conjointe de la préfecture et du conseil départemental, « il y a une forte volonté d’accompagner de notre côté », précise la délégation de la Commission européenne.
L’Europe parviendra à impulser l’envie de ses structurer dans tous ces secteurs qui ont des difficultés ? Il faudra en tout cas dégager les finances pour. Alain Faudon, le sous-préfet en charge des affaires économiques (SGAR), clôt l’assemblée en soulignant : « ce n’est pas la route qui est difficile, c’est le difficile qui est la route ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte