Certains adultes ont gardé leur âme d’enfant. Ceux qui en doutent doivent absolument découvrir « Le Perchoir » à Cavani. Quand l’imaginaire revient au pouvoir le temps d’un repas…
Une planche après l’autre et Madi Hatim a réalisé son rêve : « mon père n’a jamais voulu que j’ai mon banga comme les autres adolescents. Et je cherchais à entreprendre à Mayotte ». Mais pourquoi dans un arbre ? « Parce que le monde évolue ».
Détenteur d’un BTS en bâtiment passé à Auch, cela fait quatre ans qu’il murit ce projet : « quatre ans de galère quand même. Heureusement que ma compagne était là ». Il passe et repasse devant le grand flamboyant du rond-point de Cavani, dessine le futur restaurant pour qu’il s’intègre au paysage.
Il investit une partie des recettes de son entreprise Archipub dans le projet, et se heurte aux obligations administratives, mais pas seulement : « ça a suscité beaucoup de jalousie. Pour une fois que quelqu’un entreprend ici !… »
La terrasse était pleine samedi dernier, pas vraiment prévu par la maison qui a ouvert depuis moins d’un mois… « Nous n’avons pas encore fait de pub, parce que nous ne sommes pas encore organisés ». Les quatre salariés s’affairent pour satisfaire la clientèle qui patiente dans ce décor plus proche d’un rêve canadien que d’un banga mahorais. Jus de carotte-gingembre, caris ou brochettes, salade de fruits ou mousse au citron, le menu est simple, l’assiette mérite d’être étoffée, mais c’est une bonne soirée garantie avec un patron très présent dans la salle.
Le restaurant « Le Perchoir »* est ouvert de 6h pour le petit déjeuner à 22h, voire plus tard, tous les jours. Tentant de revenir par grand vent, « j’ai tout prévu en laissant de l’espace autour des branches pour donner du champ les jours de tempête ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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