Une nouvelle Coupe de football et deux signatures pour retrouver le bon esprit sportif

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Une convention entre l’Etat et le Comité régional olympique et sportif (CROS) et un plan d’actions de lutte contre la violence : deux signatures pour remettre le sport mahorais sur de bons rails… et métamorphoser le football à Mayotte.

Madi Vita pour le CROS, le préfet Seymour Morsy et Mohamed Boinariziki pour la ligue de football signent convention et plan d'action
Madi Vita pour le CROS, le préfet Seymour Morsy et Mohamed Boinariziki pour la ligue de football signent convention et plan d’action

Mohamed Boinariziki, le président de la ligue de Mayotte de football (LMF) s’est souvenu de l’époque où «on pratiquait un football de quartier d’abord pour s’amuser, même s’il y avait des coupes». Cet esprit-là a bel et bien disparu… mais tout n’est pas perdu pour autant. Car autour de la table, ceux qui l’écoutaient ce jeudi, étaient réunis pour redonner au sport mahorais une belle direction qu’il n’aurait pas dû quitter.

Le préfet Seymour Morsy et Madi Vita, le président du Comité régional olympique et sportif étaient les signataires d’un premier texte, une convention pluriannuelle d’objectifs entre l’Etat et le CROS. Une première dans notre département. «Désormais, à chaque olympiade, nous aurons une ligne directrice», relève Madi Vita. «On part des priorités nationales sur une déclinaison régionale, avec des moyens et des stratégies.»

«Nous souhaitons favoriser le sport de haut niveau mais aussi ‘le sport pour tous’, dans les quartiers, vers les handicapés, les femmes…», indique Alain Ivanic, le directeur de la direction jeunesse, sport et cohésion sociale (DJSCS).

Chiconi football corpo tribunesUn observatoire du sport

Avec cette convention, le sport comme facteur de santé publique est également soutenu. «Sur le sport santé, rien n’interdit de travailler avec l’ARS (agence régionale de santé) et le CHM pour proposer un check-up complet aux sportifs qui viendraient pour disposer d’un certificat médical», propose le préfet.

De cette convention va naître aussi un «observatoire du sport mahorais» qui sera présidé par le préfet. «Nous voulons cartographier les incidents pour apporter les bonnes réponses. Il s’agit aussi de stabiliser les chiffres sur les pratiquants. Mayotte dispose actuellement d’un million d’euros de dotation du CNDS (centre national du sport). Mais avec des chiffres précis et en fonction des enjeux, ce million pourrait augmenter», explique Alain Ivanic.

Des clubs de football pour rassembler les joueurs d'une même communes
Des clubs de football pour rassembler les joueurs d’une même communes

Anti-violences

On évoque, enfin, un colloque sur la violence dans le sport, une préoccupation au cœur de la 2e signature du jour, un plan d’actions entre l’Etat et la ligue de Mayotte de football (LMF).

Initiée à la demande de la préfecture, ce plan a vocation à inciter des actions de prévention et de lutte contre les incivilités, les violences et les discriminations dans le sport… une situation qui vise particulièrement le monde du football, et pour cause. Dans le sport à Mayotte, la ligue de foot est une institution qui rassemble plus de la moitié des licenciés tous sports confondus.

La métamorphose de la DH

Parmi les réflexions qui vont rapidement aboutir, le plus haut niveau du football mahorais va connaître une longue métamorphose. A terme, la Division honneur (DH) serait le championnat d’équipes communales et non de villages comme c’est le cas actuellement. Mais pas question de tout chambouler d’un coup.

«Nous voulons mutualiser les clubs pour aboutir à des clubs communaux et à un championnat intercommunal, mais en prenant le temps. Nous ne voulons pas être trop agressifs vis-à-vis des clubs et des équipes mais nous espérons que de nouvelles habitudes se prennent», précise Mohamed Boinariziki, président de la LMF.

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La ligue prête à faire évoluer la DH en championnat intercommunal

Une coupe intercommunale

Il s’agit donc, dans un premier temps, de créer une coupe intercommunale qui va se jouer durant l’intersaison, dès la fin de cette année. Toutes les équipes de chaque village, quel que soit leur niveau, auront des représentants dans la formation de leur commune. Par exemple, dans le sud, des joueurs d’Hagnoundrou, de Moinatrindri, de Mzouazia et de Bouéni-village se retrouveraient dans l’équipe de la commune de Bouéni.

«Nous voulons diminuer la haine entre villages et entre quartiers. Il y a eu des événements marquants mais ça ne s’arrête pas», explique Mohamed Boinariziki.

Des moments qui fédèrent

D’autres opérations déjà lancées se poursuivent également. «Nous remettons des classeurs aux clubs remplis d’informations pour rendre les jeunes davantage citoyens», rajoute Guillaume Brouste, conseiller technique régional de la LMF.

Le sport va également intégrer la géographie prioritaire de la politique de la ville, parce que «c’est un sujet important, source d’excellence individuelle et de cohésion sociale», rappelait le préfet Morsy. «Le sport de haut niveau, le sport de tous les jours, le sport santé… Quelles que soient ses pratiques, ça apprend à être ensemble, à vivre ensemble, à respecter les règles, à partager des moments qui fédèrent.»
RR
Le Journal de Mayotte

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