Épuisé et sans bateau, l’aventurier a mis fin dimanche soir à son tour du monde à pied et à la rame, entamé le 8 mars sur les routes de la Réunion. La déception est énorme.
Le défi était hors du commun mais après deux mois de mer, Serge Girard a été contraint de renoncer. Il était parti le 17 mars de la Réunion pour un tour du monde à la seule force des bras et des jambes. Alors que les trois premières étapes (Réunion à pied, Réunion-Madagascar en bateau et traversée de Madagascar) se sont plutôt bien déroulées, l’aventurier n’est pas parvenu à rejoindre les côtes africaines. Pris dans une tempête dans le canal du Mozambique, épuisé par des journées de rame sans dormir et craignant une dérive jusqu’en Somalie, il a logiquement déclenché les secours.
Le 3 mai dernier, déjà, le JDM vous racontait la situation de détresse dans laquelle il se trouvait. Le patrouilleur Adroit avait ravitaillé l’aventurier en eau. Mais cette fois, la situation avait atteint un niveau autrement plus critique.
En état de choc
«Après avoir fait plusieurs loopings dans son bateau dans une mer déchaînée, Serge est récupéré en état de choc par un navire norvégien qui le mènera à Mtwara, en Tanzanie », indique son épouse de l’aventurier dans un mail. Son bateau est en revanche perdu. Il « est venu s’écraser plusieurs fois sur la coque du navire pendant la récupération de Serge et il n’a pas pu être remorqué ni sauvé », précise-t-elle.
Ultime coup dur : le vol de tout leur matériel vidéo dans la soirée de dimanche met fin à leurs derniers espoirs de poursuivre malgré tout le défi. «Alors que nous cherchions des solutions pour sauver ce Tour du monde, ce vol a mis un coup de grâce à notre volonté d’aller plus loin, sans bateau, sans film et avec un coureur/rameur dont l’état fait peine à voir», confessent-ils. Cette traversée du Canal du Mozambique sera venue à bout de nos énergies. » De l’énergie et de la volonté, il n’en manquait pourtant pas. Dépités, ils ont dû se rendre à l’évidence.
100.000 euros perdus
« Serge était prêt à repartir sur la route jusqu’à Walvis Bay (en Namibie) mais il fallait pouvoir retrouver un bateau dans les deux mois. » Impensable financièrement. «Nous venons de perdre 100.000 euros», indique le couple, le prix du bateau abandonné et de son équipement.
Ce dimanche 10 mai, à 20 heures, leur projet a donc pris fin de façon prématurée. Très prématurée même puisqu’il leur restait plus de 42.000 kilomètres à parcourir. La bêtise humaine mêlée aux caprices de la nature a eu raison de l’incroyable défi. Avant une nouvelle aventure ?
RR, le journal de Mayotte
avec MC, le JIR