Le CCAS de Tsingoni prépare la première fête des voisins officielle organisée dans la commune. Les initiatives se multiplient pour que les habitants se retrouvent dans les villages mais aussi à l’échelle de la commune.
Les plaies sont encore vives entre les villages de la commune de Tsingoni. Les journées de grandes tensions du mois d’avril font encore partie de l’actualité et de nombreux ressentiments sont toujours perceptibles. La commune s’est installée dans une «tranquillité fragile», selon les mots d’agents municipaux. Mais peu à peu, les actions se multiplient pour œuvrer à apaiser les relations entre les habitants.
Dans le collège, l’ambiance s’était calmée à l’approche des vacances scolaires. Après les affiches réalisées au moment des événements, l’équipe éducative prépare des séries de posters à partir d’une belle série de photos réalisée il y a un an, au moment des rencontres communales de football.
Du côté du foot, justement, l’équipe du FCO Tsingoni organisait la semaine dernière un stage qui rassemblait des jeunes originaires de tous les villages. Entrainement, formation éducateur, formation en arbitrage… ils ont également suivi ensemble, sur écran géant, mercredi soir, la demi-finale de la ligue des Champions opposant Barcelone au Bayern.
Un voulé pour les jeunes du conseil
Le Centre communal d’action sociale (CCAS) a décidé lui aussi de s’investir pour recréer une fraternité mise à mal. Les habitants de Tsingoni et de Combani ne vont pas encore faire la fête ensemble, «c’est trop tôt», confie-t-on du côté de la mairie. «Même certains membres du conseil municipal de la jeunesse refusent encore de se rencontrer». Mais pas question de rester les bras ballants. Les responsables municipaux envisagent d’organiser un moment d’échange entre eux, dans un lieu neutre, peut-être sur une plage, autour d’un voulé.
«Les jeunes doivent recommencer à se parler, à échanger, à débattre. Chacun doit pouvoir dire ses divergences, revenir sur les événements, pour qu’eux aussi trouvent des solutions. Nous devons trouver les moyens de retisser les liens», explique Madi Soula, le responsable du CCAS.
La 1ère fête des voisins
Quant aux adultes, s’il semble encore difficile de les réunir dans un mouvement commun, le CCAS a décidé de commencer par les rassembler, entre voisins. Le centre d’action sociale a adhéré à l’association nationale de la fête des voisins et dans les quartiers des villages, on commence à se prendre au jeu pour préparer l’événement. A Tsingoni, 3 quartiers se mobilisent, à Combani, Mroalé et Miréréni, des associations s’activent aussi. Le 29 mai, ballons tee-shirts et autocollants devraient décorer la commune… et rien n’interdit de lancer des invitations à ses amis des villages voisins.
RR
Le Journal de Mayotte