Conseil d’administration de la SIM: le préfet explique sa position

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Après non-reconduction de Mahamoud Azihary au poste de directeur général de la Société immobilière de Mayotte, le préfet a expliqué sa position au JDM. Il est revenu aussi sur les cases de Saharangué.

SIM extérieurLe préfet est sorti en trombe à 11h52 du siège de la SIM, près de 4 heures après le début du Conseil d’administration. Une sortie rapide mais par la grande porte, comme tous les représentants de l’Etat, tandis que les élus choisissaient les issues de secours. Alors que le conseil d’administration n’était pas terminé, pas question pour Seymour Morsy de prendre la parole. Le rassemblement à l’appel du collectif Bassi Ivo ne permettait peut-être pas non plus une explication, qui méritait un peu de temps, sur le trottoir.

Mais le climat était tout autre en fin d’après-midi. A l’issue de la réunion du Conseil de la commande publique, dans l’amphithéâtre de Dembéni, il a accepté de répondre aux questions du JDM. La première, naturellement, visait à donner du sens à la non-reconduction de Mahamoud Azihary à la tête de la SIM.

SIM entrée«Un courrier de Michel Sapin (le ministre des Finances et des comptes publics) et de George Pau-Langevin, la ministre des Outre-mer, indique que partout, les structures en charge de l’immobilier en Outre-mer n’ont pas vocation à faire de leur directeur, une personne qui fasse plus de deux mandats. Nous avons donc transposé au sein du règlement intérieur cette disposition», explique Seymour Morsy.

Les compétences et le travail de Mahamoud Azihary ne sont nullement en question pour le préfet. «Toutes les personnes autour de la table ont insisté sur le fait qu’il avait remis d’équerre la SIM. Ce n’est pas une question de personne mais une mise en conformité des statuts.»

Déjà 3 mandats accomplis

Les étages du nouveau siège de la SIM
Les étages du nouveau siège de la SIM

Dans cette logique, le vote suivant s’imposait de lui-même : le directeur qui achève un troisième mandat, ne pouvait recevoir les votes des représentants de l’Etat. Mais, les élus mahorais, objets de nombreuses critiques, auraient pu s’opposer à la fois à la transposition des nouvelles règles et à la volonté d’écarter Mahamoud Azihary. Le directeur de la SIM a d’ailleurs eu des mots très durs, parlant de «capacité à être dociles» des élus. «On ne peut pas estimer qu’il y a de la docilité quand les choses ne vous arrangent pas», tranche le préfet.

Et si le directeur de la SIM a vécu comme une humiliation cette non-reconduction, le préfet ne souhaite pas qu’il quitte son poste sans passage de relai.
«On ne peut pas improviser le remplacement d’une personnalité de ce niveau-là», affirme le préfet. «Un appel à candidature va être lancé, tous ceux qui le souhaitent peuvent y prétendre. Et il a été proposé à Mahamoud Azihary de travailler jusqu’au 31 décembre de cette année. On a encore besoin de ses compétences, on compte sur lui.»
Le préfet indique par ailleurs que de «nombreux ministères» pourraient être intéressés par sa future disponibilité.

Une société aux finances «convenables»

Les slogans du collectif Bassi Ivo pour interpeller le préfet
Les slogans du collectif Bassi Ivo pour interpeller le préfet

Au-delà du cas du directeur de la SIM, cette assemblée générale a également permis de regarder la situation de la société. Selon l’appréciation du préfet, le bilan financier est «convenable» même si l’entreprise va devoir essayer de récupérer davantage d’impayés. Le turn-over dans les locations est également important provoquant des périodes de vacances des logements qu’il faudrait réduire.

Et alors qu’une dizaine de projets sont en cours, proposition aurait été faite par Mahamoud Azihary de suspendre celui qui concerne les cases du quartier Saharangue de Mamoudzou. «Nous avons convenu que, dans les prochains mois, on se met d’accord sur le fait que c’est un patrimoine à protéger ou pas», explique le préfet qui souhaite que la SIM réfléchisse à sa propre stratégie quant à la valorisation de son patrimoine.

Enfin, le préfet est formel : «le cas Liétar n’a pas été évoqué, car une procédure judiciaire est en cours. Si la justice dit qu’il doit quitter les lieux, j’autoriserai, s’il le faut, l’intervention de la force publique sans aucun état d’âme.»
Nul doute que les cases de Saharangué, comme le devenir de Mahamoud Azihary, n’ont pas fini d’alimenter la chronique de l’actualité mahoraise.
RR
Le Journal de Mayotte

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