La course de pneus transporte l’enthousiasme dans les villages

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La traditionnelle course de pneus a des petites sœurs. Depuis bientôt un mois, des courses décentralisées sont organisées dans les villages. Pour les meilleurs coureurs, une qualification pour la course de Mamoudzou. Pour tous, une vraie joie partagée.

Courses de pneus décentralisées Affiche 2015Jack Pass a créé ce qui est devenu un des événements emblématiques de Mayotte. 32 ans après, la course de pneus se réinvente et se transporte dans les villages. Le 18 avril dernier, Bandraboua a accueilli la première course décentralisée, qualificative pour la «grande» course de Mamoudzou. «130 enfants participent à ces courses, en provenance de tous les villages de la commune. La seule condition est de mesurer moins de 1,45 mètre», explique Naoilou Yahaya, la présidente de l’UFOLEP, l’association sportive multidisciplinaire.

A chaque fois, l’organisation emmène avec elle la toise pour mesurer les enfants et être sûr qu’ils ne dépassent pas la taille limite. «C’est la toise historique. Si un jour, un musée de la course de pneu est créé, il faudra l’y mettre!» s’amuse Laurent Mounier, le gérant d’Angalia. C’est à cette société d’événementiel que Jack Pass a passé le relai pour perpétuer l’événement et donc pour l’organiser chaque année.

Prochaine course à Dembéni

Laurent Mounier d'Angalia, Naoilou Yahaya et Alexandre Kruczek de l'UFOLEP et Bruno Tessier, délégué du préfet pour la politique de la ville, présente les courses décentralisées
Laurent Mounier d’Angalia, Naoilou Yahaya et Alexandre Kruczek de l’UFOLEP et Bruno Tessier, délégué du préfet pour la politique de la ville, présente les courses décentralisées

«Depuis 2 ans, l’idée était de développer la course de pneu hors de Mamoudzou. On trouvait que c’était important que la course ne concerne pas seulement les enfants de Mamoudzou et des alentours», se souvient Laurent Mounier. En 2014, la première expérience à Bandrélé était prometteuse. Alors cette fois-ci, c’est le grand saut. Neuf communes ont répondu favorablement à Angalia et à l’UFOLEP. Après Bandraboua, Chirongui, Sada, Pamandzi et Vahibé, des courses sont prévues à Dembéni (le 16 mai), Bandrélé (le 23 mai), Kani-Kéli (le 30 mai) et Chiconi (le 6 juin).

Grâce au partenariat avec la préfecture, des bus amènent les gamins de tous les villages sur le lieu de la course communale. Et dans chaque ville, les dix meilleures filles et les dix meilleurs garçons seront transportés à Mamoudzou pour un événement qui va prendre des allures de finale de Mayotte.

Grande fierté des petits… et des grands

«On a pu voir qu’ils sont vraiment très fiers de leur performance. A Vahibé, le vainqueur a été porté par la foule avec la coupe», raconte Laurent Mounier. Et les communes s’investissent. A Sada, une mini-course des élus a été improvisée. A Chirongui, la maire a promis des chaussures aux 20 premiers pour qu’ils ne courent plus pieds nus.

Courses de pneus décentralisées Logo 2015«On a fait un vrai travail avec les communes pour qu’elles soient responsables de leur course et qu’elles l’organisent. C’est important parce qu’elles seront, ensuite, capables de monter d’autres événements», souligne Alexandre Kruczek, le président d’honneur de l’UFOLEP. Un référent s’occupe du dossier dans chaque ville et la police municipale est responsable de la sécurité sur le circuit qui est arrêté deux semaines avant l’épreuve. Les communes préparent ensuite leurs représentants pour qu’ils brillent le 13 juin à Mamoudzou.

Un événement communal

Quant au cahier des charges, il est le même que pour la course historique. Des collations et des boissons sont distribuées aux enfants, et le ramassage des pneus et des bâtons est effectué à l’issue de la course pour qu’ils vivent une autre vie par l’intermédiaire d’Enzo recyclage.

«Certaines communes organisent aussi un événement autour de la course, avec de la musique et un fitness géant le soir», s’enthousiasme Naoilou Yahaya. «On retrouve l’esprit d’une vraie course populaire, avec les parents qui viennent encourager les jeunes, avec un engouement qui est beau à voir», conclut Laurent Mounier.
RR
Le Journal de Mayotte

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