Grosses tensions au syndicat FO

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La médiatisation des querelles internes a causé plus de dégâts que son secrétaire départemental ne pouvait l’imaginer : l’affaire qui est partie d’une négociation chez Colas, est désormais entre les mains de la justice.

FO banderolleTout commence par les négociations annuelles chez Colas Mayotte. Grosse entreprise de BTP, plusieurs syndicats y sont représentés, dont l’UD FO. Son délégué, Saïd Maoulida, s’apprête à signer un accord avec les dirigeants, lorsqu’une rumeur court : il défendrait aussi ses intérêts personnels. Elle n’émane pas seulement des syndicats concurrents puisque son propre secrétaire départemental, El-Anziz Hamidou dénonce sur une radio locale, des accords réguliers entre les délégués FO de Colas et la direction. Et ce n’est pas tout, il aurait sous-entendu que les précédents secrétaires départementaux auraient couverts les faits.

La réaction ne s’est pas fait attendre, sous la forme d’un Communiqué de presse FO COLAS, très critique sur les méthodes de travail de nos confrères. Nous avons contacté Saïd Maoulida qui nous donne une toute autre version des faits.

Cela fait en effet 22 ans, que l’homme est délégué syndical chez Colas, « toutes les avancées, c’est moi qui les ai obtenues, 14 ans à la Cisma CFDT, et depuis pour FO ». Pourquoi alors cette fronde ?

« J’ai instauré avec la direction une politique : lors de toute augmentation du SMIG, nous obtenons systématiquement un peu plus », une manière de fidéliser les salariés. Le 13ème mois est accordé pour ces salaires de base, « pour les autres, une prime de gratification double, voire triple le salaire ». Mais selon lui, les autres syndicats décident cette année de demander le 13ème mois pour tous : « c’est impossible, ils le savent, mais veulent un rapport de force sous prétexte que cela fait longtemps qu’il n’y a pas eu de mouvement à la Colas ».

Un linge sale lavé en publicColas camionette

Pour Saïd Maoulida, c’est un gros risque que prennent les autres syndicats : « nous sommes en sureffectif, les premiers à pâtir d’un mouvement social seront les contrats renouvelables. Je sais ce que c’est, j’étais sous ce régime en métropole. Ce que je défends avant tout, c’est l’emploi pour tous. Surtout qu’à l’approche du Ramadan et de l’Ide, on va avoir besoin d’argent. »

Le pire pour lui, c’est l’attaque de son propre syndicat par la voix du secrétaire départemental El-Anziz Hamidou : « avant qu’il dirige le syndicat, lorsqu’il y avait un problème, on réunissait les acteurs en présence pour le régler en interne. Lui préfère s’épancher dans les médias avec un autre salarié que j’avais pourtant fait embaucher. »

Comble de coïncidence, la Colas venait d’acheter un véhicule dédié à son service, « que mes détracteurs ont aussitôt interprété comme une négociation personnelle, moi qui ai négocié les dons liés aux décès, les prêts à la construction pour l’ensemble du personnel ! »

Il se dit victime d’une manœuvre des jusqu’au-boutistes : « les syndiqués CFDT sont allés voir leur délégué qui leur a répondu qu’il refusait de signer un accord car il voulait ‘grêver’. »

Il a donc décidé de déposer plainte ce samedi matin : « une plainte pour calomnie et propos injurieux contre les trois syndicalistes, Bouraïma, El Hanziz et Siaka qui m’ont traîné dans la boue à la radio. »

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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