Un caillassage de véhicule, la scène a tendance à se répéter. Mais mercredi dernier, un gendarme a été très sérieusement blessé. Les trois jeunes qui seraient impliqués dans l’événement ont été placés en détention provisoire en attendant leur procès.
Trois jeunes ont été placés en détention provisoire hier dimanche à l’issue d’une journée pendant laquelle ils ont été présentés devant un magistrat. On leur reproche d’avoir participé, mercredi dernier, à un caillassage d’un véhicule de gendarme. A l’intérieur d’un véhicule, un gendarme avait été frappé par une pierre.
La patrouille de gendarmerie rentrait d’une mission d’observation de l’opération escargot organisée par les salariés en grève de Matis. Sur la nationale, entre Majicavo Koropa et Majicavo Lamir, des pierres tombent alors sur eux et l’une d’elles va percuter un des gendarmes en plein visage. Les lunettes de soleil volent en éclat. L’homme est conduit en urgence au CHM. Diagnostic : fracture du plancher orbital.
L’enquête de gendarmerie est rapide. Dès samedi, trois jeunes individus sont interpellés et placés en garde à vue. Hier dimanche, ils ont donc été présentés au juge qui devait décider de leur sort. Âgés de 15, 17 et 18 ans, ils ont été placés tous les trois en détention provisoire, malgré l’absence de tout antécédent, avec ouverture d’une information judiciaire. Il s’agit pour les enquêteurs de compléter leur travail même si les trois seraient les seuls à être impliqués dans le déroulement des événements.
Un phénomène de société
Au tribunal hier, une trentaine de personnes, proches et familles, avaient fait le déplacement pour soutenir les jeunes et tenter d’apporter la preuve de leur bonne insertion dans la société. Scolarisé, le plus âgé passe même le bac dans quelques semaines. Mais la juge n’a pas retenu d’autre solution à l’incarcération malgré l’émotion intense lors de l’instruction.
Des jeunes effondrés, un gendarme très sérieusement blessé, c’est la conséquence d’une scène d’une rare bêtise qui a tendance à se répéter. Le caillassage de véhicules, de jour comme de nuit, à Majicavo, Koungou et même sur la rocade de Mtsapéré, est en passe de devenir un phénomène de société à Mayotte.
Me Journiac, l’avocate des jeunes, va faire appel de la décision d’incarcération provisoire.
RR
Le Journal de Mayotte