Une étude mesure la vulnérabilité des Outre-mer au changement climatique

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La tempête tropicale Hellen à Koungou

L’Agence française de développement (AFD) a calculé un indicateur de vulnérabilité physique au changement climatique (IVPCC) pour les Outre-mer. Mayotte est plutôt moins exposée que d’autres territoires.

Image satellite d'Hellen le dimanche 30 mars 2014 à 15 heures, heure de Mayotte
Image satellite d’Hellen le dimanche 30 mars 2014 à 15 heures, heure de Mayotte

A l’échelle de la planète, il est admis que le réchauffement climatique va plus durement frapper les petites économies insulaires, plus vulnérables aux chocs que la moyenne des autres économies mondiales. Pourtant, il n’existe que peu d’indicateurs permettant d’appréhender le sujet. L’AFD vient de combler en partie ce manque en proposant le calcul de deux données : l’indicateur de vulnérabilité économique (IVE), qui n’est pas pertinent pour Mayotte car trop d’informations sont manquantes, et l’indicateur de vulnérabilité physique au changement climatique (IVPCC).

Cet IVPCC rassemble les différents types de risques liés au changement climatique, les chocs permanents, progressifs et irréversibles, il évalue le degré d’exposition de chaque territoire et l’amplitude probable de ces chocs.

Comparés à leurs voisins, les Outre-mer français s’en tirent plutôt bien. Il apparaît que ce sont deux régions antillaises qui sont les plus vulnérables au changement climatique, la Guadeloupe et Saint-Martin, suivies de la Guyane puis de la Polynésie française.

Des chocs différents

L'indicateur de vulnérabilité au changement climatique par l'AFD : Saint-Martin la plus vulnérable
L’indicateur de vulnérabilité au changement climatique par l’AFD : Saint-Martin la plus vulnérable

Aucun territoire n’est frappé par l’ensemble des phénomènes que sont la hausse des températures, la désertification, l’élévation du niveau de la mer, l’augmentation du nombre et de l’intensité des événements extrêmes, etc. Par exemple, la hausse des températures est moins élevée sur les océans que sur les continents (ou sur les grandes îles comme Madagascar) et concerne essentiellement les Antilles.

Les territoires présentent une exposition au risque de sécheresse relativement faible mais l’instabilité des précipitations constitue sur certains territoires le risque le plus important, particulièrement en Guyane et à La Réunion.

Autres risques, l’élévation du niveau de la mer et à l’intensification des événements extrêmes (chocs pluviométriques, cyclones).
Cette exposition à l’élévation de la mer a commencé à être mesurée. Dans les Outre-mer, des scientifiques ont estimé (en 2012) l’élévation, sur la période 1993-2011, de l’ordre de 0 à 3 mm/an en Martinique, Guadeloupe et Polynésie française, de 2 à 3 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, de 3 à 5 mm/an en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte, et de 5 à 9 mm/an à La Réunion.

+ 5,5 cm pour le niveau de la mer en 20 ans à Mayotte

Sur la période, cela représente tout de même un minimum de 5,5 cm pour Mayotte mais ces chiffres ne peuvent pas être complétés par les données sur les marées. Les séries statistiques sont trop courtes pour analyser une éventuelle variation significative.

La passe en S
La passe en S : une élévation du niveau de la mer de 5,5 cm au minimum entre 1993 et 2011 à Mayotte

C’est donc généralement une élévation de 1 mètre qui est prise en compte pour calculer l’impact sur les Outre-mer. Pour Mayotte, ce changement a des conséquences très limitées, mais d’autres territoires comme la Polynésie, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna sont plus impactés.

Ressources, économies, risques

Au final, les auteurs de l’étude indiquent qu’niveau local, «trois principaux domaines doivent plus particulièrement attirer l’attention des acteurs nationaux et locaux en matière d’adaptation aux impacts du changement climatique» pour atténuer la vulnérabilité des territoires insulaires : la gestion des ressources naturelles (ressources en eau, préservation de la biodiversité terrestre et marine, les sols…), les secteurs économiques (agriculture, forêt, tourisme, énergie, transport, construction…), la gestion des risques (santé humaine, gestion des inondations et des zones côtières…).

Ces questions méritent d’être soulevées car la plupart des risques actuels vont rester identiques à l’avenir ou s’amplifier. Ajouter à la croissance démographique et urbaine, ils peuvent avoir des conséquences importantes sur l’homme et ses activité à commencer par le tourisme, la pêche ou l’agriculture, mais aussi sur la biodiversité. Il ne faut pas oublier que l’Outre-mer représente 80 % de la biodiversité française.
RR
Le Journal de Mayotte

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