Alors que la nouvelle aérogare fête son premier anniversaire, la zone aéroportuaire de Mayotte est loin d’être endormie. Les travaux ont été nombreux et de nouveaux sont annoncés.
Zone en chantier. Ce pourrait être le panneau à l’entrée de la zone aéroportuaire de Mayotte. Depuis la mise en service de l’aérogare, il y a un an, l’infrastructure a encore évolué. Ce sont ainsi les passerelles qui ont été installées après renforcement du sol. L’ancien hall d’arrivée a été démoli pour agrandir le parking des avions. Quatre appareils peuvent désormais être accueillis simultanément, dont deux de grande taille.
Alors que la végétalisation des espaces extérieurs se poursuit et qu’un faré se termine sur le côté de l’aérogare, sur le parking, le bâtiment destiné aux loueurs de voitures est achevé. «On peut donc accumuler beaucoup de retard sur un petit chantier alors que nous avons tenu des délais convenables pour le grand», remarque Daniel Lefebvre, le directeur de la SEAM, la société d’exploitation de l’aéroport. Avec 3 mois de retard, les loueurs vont donc investir leur nouveau bâtiment, mercredi prochain, dans exactement une semaine.
Les espaces libérées vont rapidement se transformer. Un point Poste avec un gabier va s’installer, ainsi qu’un nouveau commerce qui va compléter l’offre actuelle.
Il pleut, il mouille, la fête à la grenouille
Côté travaux, «les équipes ont 4 à 6 mois pour mettre en place un nouveau dispositif», indique Daniel Lefebvre. Il parle des écopes métalliques sur l’ouverture du toit, qui ont conduit les passagers à se faire sérieusement doucher pendant la saison des pluies. «Le défaut est apparu à 3 moments et il n’avait pas été anticipé. L’aérogare a déjà vécu une saison des pluies avant sa mise en service et le phénomène ne s’était pas produit.»
Il faut donc trouver un système pour prévenir les tourbillons qui causent ces entrées d’eau tout en préservant l’aération du bâtiment. Il a été conçu pour que la ventilation naturelle y maintienne une température agréable.
Bureaux et hôtel
Mais le plus important est à venir, trois gros chantiers se présentent pour la zone. Dans l’ancienne aérogare d’abord, un groupement d’architectes a été choisi pour la transformation du bâtiment en bureaux. Météo France, les douanes, un transitaire et un centre de formation sont déjà sur les rangs pour intégrer les nouveaux aménagements.
Le 2e dossier concerne le futur hôtel. Alors qu’un groupe français avait soumissionné, son rachat par une entreprise chinoise a gelé le dossier, le ramenant à la case départ. Mais un nouveau projet porté par un investisseur mahorais et un autre par un groupe international n’avancent pas pour autant.
Situé exactement en face de l’aérogare, cet hôtel serait un 2 étoiles plus ou un petit 3 étoiles, selon les normes européennes. «Il n’y a que les aéroports millionnaires en passagers qui peuvent se permettre d’avoir un 4 étoiles. Les personnes qui ont de l’argent ne viennent pas pour résider sur une zone aéroportuaire. Il s’agit donc d’une clientèle de passage et avec 344.000 passagers, la demande ne correspondrait pas à une offre de 4 étoiles», précise Daniel Lefebvre.
En piste pour rallonger
Enfin, l’autre gros dossier reste évidemment la piste. Ce mercredi, la SEAM reçoit les conclusions d’un bureau d’étude sur les 3 scénarios envisageables et leur coût, pour mettre la piste aux normes européennes. La date limite est fixée au 1er janvier 2018, il ne faut pas trainer. Un rallongement de 90 mètres est nécessaire aux deux extrémités, à moins qu’une piste longue soit effectivement lancée. On parle de chantiers à plusieurs dizaines de millions d’euros… un investissement que le concessionnaire ne pourrait vraisemblablement pas amortir durant les 12 années qu’il reste à son contrat.
Les choix qui seront faits seront de première importance, pour l’aéroport mais bien plus largement pour le développement de Mayotte.
RR
Le Journal de Mayotte