Grand Séminaire régional sur l’eau et l’assainissement à Mayotte en juin

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Le raccordement à l’eau n’est pas encore bouclé, et l’assainissement embryonnaire à Mayotte. Des expertises sont donc recherchées dans les territoires environnants, sans négliger les actions à mener en parallèle, selon l’association Programme Solidarité Eau qui organise le Séminaire.

Maquette de l'eau et de l'assainissement du Sieam
Maquette de l’eau et de l’assainissement du Sieam

Les îles de l’Océan Indien ont décidé de travailler en commun sur leurs problématiques liées à l’eau et l’assainissement. Après plusieurs travaux notamment en mars 2015 à Madagascar sur une possible synergie en matière d’analyse de l’eau sur l’océan Indien ou en avril à La Réunion, c’est à Mayotte que se tiendra les 9 et 10 juin 2014 le Séminaire de bilan de cette première année de mise en place d’un réseau des acteurs de l’eau et de l’assainissement de l’océan Indien.

A Mayotte, le contexte est connu : les acteurs de l’eau et de l’Assainissement ont la chance d’avoir un unique syndicat intercommunal, envié des autres Outre-mer, pour gérer l’eau et l’assainissement de l’île, le Sieam. Les communes lui ont donc transféré leur compétence dans ces deux domaines, pour une mutualisation des moyens. On l’a vu avec le SMIAM, un syndicat mixte ou intercommunal peut être un atout de poids s’il est bien géré.

Jusqu’à présent, le Sieam obtient des résultats plutôt bons en matière d’eau potable en avançant un chiffre de 75% de la population raccordée en 2014, soit 36 000 abonnés. Un petit aparté : en considérant qu’un compteur couvre une famille de 5 à 6 personnes à Mayotte, on obtient un chiffre de 200 000 personnes, soit 75% d’une population qui serait plus proche des 270 000 individus que les 212 000 recensés par l’INSEE…

Les dossiers européens toujours pas déposés

Assainissement par filtres plantés
Assainissement par filtres plantés

Mais en assainissement, le chiffre le plus communément admis et celui d’un raccordement de 15% de la population aux stations d’épuration. Les besoins, estimés auprès de l’Europe, sont de 700 millions d’euros.

Ce n’est pas faute pour l’instant, d’avoir correctement consommé ses crédits, du moins si ont en croit le précédent directeur de la DEAL, Dominique Vallée, qui donnait un taux de 70% sur le Schéma directeur d’aménagement et de traitement des eaux à mi-parcours.

Il faut donc aller voir ailleurs et prendre des notes. C’est ce qu’avaient conclu le Sieam et l’Agence française de développement (AFD) en 2012 en décidant d’avoir recours à l’association Programme Solidarité Eau (pS Eau) qui a donc implanté son antenne mahoraise depuis un an. « Notre objectif est de favoriser la mise en réseau des acteurs de l’eau pour favoriser l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sur l’ensemble du territoire », résume Grégoire Duband qui en a la charge.

Il est là notamment pour débroussailler les méandres des dossiers potentiellement éligibles aux Fonds européens, notamment aux Fonds FEDER. Avec une difficulté pour l’instant : « le Programme opérationnel n’a pas encore été validé par l’Europe, on ne peut donc pas déposer de dossier. Cela devrait se faire en juin. »

Son assainissement perso

Schéma de l'assainissement non-collectif
Schéma de l’assainissement non-collectif

Ce Séminaire se tiendra donc les 9 et 10 juin à Sakouli, « 50 à 60 personnes sont attendues avec notamment l’office de l’eau de La Réunion, et peut être son conseil départemental, l’ONG CITE de Madagascar, la direction générale des eaux des Comores, l’Union du comité de l’eau d’Anjouan et Moheli. Cela nous permettra d’avoir un regard extérieur des territoires qui nous entourent ».

Un Séminaire sans doute utile mais qui ne doit pas faire diversion par rapport aux actions à initier parallèlement sur notre île. Grégoire Duband se veut rassurant : « nous essayons de mettre en place un appui pour les communes mahoraises en assainissement non collectif*. Nous nous appuyons justement sur des projets de développement malgaches ou comoriens. Cet atelier d’échange va nous permettre de cibler les plus adaptés dans notre contexte. »

Mayotte a aussi des chantiers à faire valoir: la station d’épuration de roseaux plantés de Combani ou la mangrove comme outil de l’assainissement à Malamani qui seront visitées lors du Séminaire.

Cette première année de diagnostic et d’actions a été financée à Mayotte par l’AFD, l’Agence Régionale de Santé océan Indien, la préfecture, le Sieam, et par la CITE malgache.

Lors du Séminaire, un point sera fait sur les financements mobilisables sur la zone Océan Indien (le 9 juin à 8h55), puis une réflexion sera menée sur une possible coopération régionale en matière d’assainissement non collectif (à 10h), mais aussi sur l’utilité d’une telle démarche de synergie régionale (11h). Plusieurs tables rondes seront ensuite proposées : « Echanges d’expériences sur la gestion de l’assainissement non collectif », « Réseau des Laboratoires d’analyses d’eau potable », « Système d’information et partage des données », « Appui à l’exploitation des réseaux d’eau potable ».

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

*Installations individuelles de traitement des eaux domestiques : les eaux usées sont prétraitées dans une fosse étanche qui permet la décantation des matières en suspension, la rétention des éléments flottants et une première étape de dégradation. Puis elles sont envoyées vers le traitement où l’élimination de la pollution est assurée par dégradation biochimique des eaux grâce au passage dans un réacteur naturel constitué soit par un sol naturel, soit par un sol reconstitué

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